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Grand Angle

Les Etats-Unis tentent-ils de forcer la main au Maroc pour la normalisation avec Israël ?

Lors de sa visite au Maroc prévue la semaine prochaine, Mike Pompeo abordera le dossier de la normalisation des relations entre le royaume et Israël, selon un haut responsable de la diplomatie américaine. «Le Maroc a aussi des liens et une relation apaisés avec Israël», affirme-t-il sous couvert d’anonymat.

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Mike Pompeo et le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita lors d'une rencontre à Washington. / DR
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Dans le cadre de sa visite au Maroc, prévue la semaine prochaine, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo plaidera notamment pour la normalisation des relations entre le royaume et Israël. C’est ce que rapporte mercredi l’agence France-Presse (AFP), citant un haut responsable américain.

«Mike Pompeo ira au Maroc la semaine prochaine, un "partenaire essentiel" dans la stratégie diplomatique des Etats-Unis dans la région, qui inclut la normalisation des relations avec Israël», affirme ce responsable, sous couvert d’anonymat.  «Le Maroc joue un grand rôle à travers la région en tant que partenaire important dans la promotion de la tolérance», a-t-il indiqué. Et de préciser que le pays «a aussi des liens et une relation apaisés avec Israël».

L'Egypte et la Jordanie sont les deux seules nations arabes à avoir signé un accord de paix avec Israël mais le Maroc, ainsi que d'autres Etats du Golfe comme Bahreïn, ont assoupli le boycott du monde arabe contre l'Etat hébreu, rappelle l’AFP.

Et le responsable de la diplomatie américaine d’insister sur le fait que le Maroc soit un «bon partenaire du contreterrorisme» avec notamment le rapatriement de ses ressortissants qui avaient rejoint le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, conclut l’agence.

Aborder à nouveau le «Deal du siècle» ?

Plus haut responsable américain à se rendre au Maroc depuis l'élection de Donald Trump, cette visite de Mike Pompeo intervient après celle du conseiller principal du président Donald Trump, Jared Kushner, l’envoyé spécial de Trump pour les négociations internationales.

Accompagné de Jason Greenblatt, et l’envoyé spécial pour l’Iran Brian Hook, il avait visité le Maroc en mai dernier dans le cadre d’une tournée visant à convaincre plusieurs pays arabes, dont le Maroc, à accepter le plan de paix américain pour le Moyen-Orient et notamment son volet économique. Il balisait surtout le terrain à une conférence, organisée à Bahreïn en juin 2019, sur la partie économique de ce «deal du siècle» dont il est l’instigateur.

«Le gendre du président américain s’est employé à renforcer le soutien des Arabes (pour le plan américain de paix israélo-palestinien, ndlr). Ses entretiens avec le roi Mohammed VI du Maroc et le roi Abdullah II de Jordanie ont été très positifs et productifs», avait affirmé un responsable de l’administration américaine au New York Times après la rencontre entre le roi Mohammed VI et Jared Kushner.

D’ailleurs, après des jours de silence, le royaume avait fini par dépêcher un «responsable du ministère de l’Economie et des finances» à la conférence tenue dans la capitale bahreïnienne Manama. Une réduction de représentation qui n’a pas réussi à apaiser la colère des militants anti-normalisation avec Israël.

Des relations que le gouvernement marocain continue de démentir

Mais si Mike Pompeo aborde de nouveau cette question une fois dans le royaume, il confirmerait le constat d’une tentative américaine visant à forcer la main au Maroc pour afficher son soutien au plan américain et s’approcher davantage de la position exprimée par plusieurs pays arabes, dont les Emirats arabes unies, sur Israël.

Quant à la normalisation des relations entre le royaume et l’Etat hébreu, les propos du responsable américain relayés par l’AFP et le constat fait depuis plusieurs années par les militants marocains de lutte contre la normalisation avec Israël contrastent avec les déclarations du gouvernement marocain. A maintes fois, Rabat a démenti toute relation avec Tel Aviv.

La dernière en date est celle faite début novembre par Hassan Abyaba, porte-parole du gouvernement. «Nous affirmons l’absence de toute relation commercial avec Israël», a-t-il tranché lors d’une conférence hebdomadaire du Conseil du gouvernement.

Et Hassan Abyaba d'assurer que «les relations maroco-israéliennes sont actuellement rompues à tous les niveaux».

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