Communiquer en langue amazighe au Parlement provoque encore des résistances. Elles se sont d’ailleurs manifestés dans l’après-midi du lundi 25 novembre à l’occasion du passage du chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, à la Chambre des représentants, diffusé en direct sur la chaîne Al Aoula.
L’intervention en amazighe du député du PJD, Ahmed Sedki de la circonscription de Tinghir, a soulevé quelques protestations de députés arguant ne pas comprendre les propos du parlementaire islamiste.
Le président de la Chambre basse, Habib El Malki, a tenté de détendre la situation avant que la colère ne dégénère en une confrontation directe entre défenseurs et opposants de l’usage de l’amazighe au Parlement. Prié par Habib El Malki de traduire en arabe ce qu’il a exprimé auparavant en sa langue maternelle, Ahmed Sedki a répondu favorablement.
Cette agitation sur le recours à une langue officielle au sein du Parlement étonne d’autant plus que de nombreux parlementaires, ministres et y compris l’actuel chef du gouvernement s’y sont déjà employés à maintes reprises.
Pour mémoire, en mai 2012, le gouvernement Benkirane I avait promis, en réaction à la première intervention en amazighe effectuée par l’ancienne députée du RNI, Fatima Tabaamrant, d’équiper le Parlement en moyens de traduction. Mais depuis rien n’a été entrepris.
La loi organique n° 26.16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, a été publiée au Bulletin officiel du 26 septembre 2019.