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Xinjiang Papers : Des documents officiels confirment la persécution des Ouïghours en Chine

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Un manifestant participe à un rassemblement de la communauté ouïgour devant les institutions européennes à Bruxelles, le 27 avril 2018, pour demander une intervention de l'UE / Ph. Emmanuel Dunand (AFP)
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En Chine, une récente fuite de documents appuie les soupçons de «lavage de cerveau» subis par les Ouïghours (minorité musulmane) au Xinjiang, décrivant ainsi des pratiques systématiques à l’égard de «centaines de milliers de musulmans dans un réseau de camps de prisonniers hautement sécurisés», selon la BBC qui a consulté ces contenus.

En effet, le média britannique fait état de détenus «emprisonnés, endoctrinés et punis», sous couvert d’une initiative gouvernementale qui propose «une éducation et une formation volontaires». L’un de ces «câbles» fait état de «15 000 personnes du sud du Xinjiang envoyées dans les camps en une semaine à peine en 2017».

Selon la même source, l’analyse des documents au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), «a collaboré avec 17 rédactions, dont BBC Panorama et le journal The Guardian au Royaume-Uni». Il en ressort «de nouvelles preuves qui sapent l’affirmation de Pékin, selon laquelle les camps de détention, construits dans le Xinjiang au cours des trois dernières années, ont pour objectif la rééducation volontaire pour lutter contre l’extrémisme».

Dans ce sens, la BBC indique que près d’un million de personnes auraient été arrêtées sans procès. Parmi ces documents, «un mémo de neuf pages envoyé en 2017 par Zhu Hailun, alors secrétaire adjoint du Parti communiste du Xinjiang et haut responsable de la sécurité de la région, aux dirigeants des camps» indique que ces lieux «doivent être gérés comme des prisons de haute sécurité, avec une discipline stricte, des punitions et aucune évasion». Il s’agit notamment de «promouvoir le repentir et la confession», «faire des études de rattrapage en mandarin comme priorité absolue» et surveiller «chaque aspect de la vie d’un détenu».

«On peut dire que toutes les personnes détenues ont été soumises à la torture psychologique, parce qu’elles ne savent littéralement pas combien de temps elles resteront là-bas», explique au média Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch en Chine, ajoutant que «le mémo divulgué devrait être utilisé par les juges». A ce sujet, une note de service des autorités chinoises explique comment «les détenus ne seront libérés que lorsqu’ils pourront faire preuve de transformation de leur comportement, de leurs croyances et de leur langage».

Aux Etats-Unis, l’analyse des documents consultés par le New York Times mentionne par ailleurs que le Département d’Etat estime à «près de deux millions de personnes, principalement des Mulis, des Ouïghours, ainsi que d’autres minorités» les concernés par ce système «sans aucune pitié», décrit par d’anciens détenus comme «destiné à éradiquer leur patrimoine linguistique et culturel». De son côté, l’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni a rejeté la véracité de ces contenus en invoquant «une intox».

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