Saïda deviendra Rachida en 2011 dans un film qui retrace le parcours de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2007. Tous les grands ténors de la bande de l'hyper-président sont représentés. Et pour jouer le rôle de Rachida Dati, le réalisateur Xavier Durringer sʼest attaché les services dʼune Franco-marocaine, Saïda Jawad.
A 37 ans, cette actrice qui reste encore méconnue, a une occasion en or se faire une place dans le cinéma français. Compagne depuis sept ans duréalisateur Gérard Jugnot, avec qui elle a joué la comédie Rose et noir, Saïda Jawad n'hésite pas à exprimer son avis sur lʼex-ministre de la Justice française. Elle dit, dans La Voix du Nord, trouver cellequi fut auparavant chargée de communication du candidat Sarkozy «extrêmement vorace. C'est quelqu'un qui n'a pas peur, qui va de l'avant. Elle voulait en faire partie et elle y est notamment parvenue grâce à des sourires. Même si elle a des circonstances atténuantes, elle la beurette de Chalon-sur-Saône...»
Une beurette originaire dʼHem (nord de la France) pour incarner donc lʼune des beurettes les plus controversées du quinquennat de Sarkozy, aujourdʼhui casée dans son poste dʼeurodéputée. Saïda Jawad devra faire preuve de talent pour restituer la gestuelle de Rachida. Car fait-elle savoir : «Ce n'est pas un rôle avec beaucoup de répliques, mais plus un travail sur les regards.»
Saïda sera entourée de plusieurs acteurs, comme Denis Podalydès, dans le rôle du bouillant candidat Sarkozy, ou encore Florence Pernel dans celui de Cécilia, lʼex-épouse de Sarko. Claude Guéant, alors directeur de cabinet du candidat de lʼUMP, sera lui incarné par Hyppolyte Girardot, au moment où Samuel Labarthe interprète le rôle du rival attribué à lʼancien chef de la diplomatie française et premier ministre, Dominique de Villepin. Et enfin le président de lʼépoque Jacques Chirac, sera joué par Bernard Le Coq.
«La Conquête», qui revient sur la marche de Sarkozy vers la magistrature suprême française (la période 2002-2007), est une «fiction à lʼanglo-saxonne, très documentée» selon son scénariste et dialoguiste Patrick Rotman. Le long métrage est produit par Mandarin Cinéma.