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Grand Angle

Diaspo #118 : Hicham Mouatadid, les politiques publiques et les MRE du Canada 

La recherche scientifique fait presque partie de son ADN. Et s’il est toujours en quête de perfectionnement de ses connaissances académiques, Hicham Mouatadid demeure attaché au Maroc et pense que ce lien peut davantage être renforcé par le droit de vote des MRE.

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Le chercheur maroco-canadien Hicham Mouatadid. / Ph. DR
Temps de lecture: 3'

Quand Hicham Mouatadid a émigré au Canada en 2006, son objectif premier n’était pas seulement de consolider ses connaissances, c’était surtout pour «forger» sa propre personnalité dans un environnement international.

Né et ayant grandi à Rabat, ce trentenaire fréquente plusieurs écoles et établissements élémentaires et secondaires. C’est à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de la capitale qu’il décroche d’abord un diplôme d'études universitaires générales (DEUG) en droit public puis une licence en sciences politiques, avant d’entamer son périple canadien.

Major de promo, avec une bourse d’études à l’étranger, il s’inscrit dans une licence au département de sciences politiques de l’université de Montréal. Il opte par la suite pour un parcours académique au sein de l’école nationale d’administration publique (ÉNAP) de l’université du Québec, où il se spécialise en administration publique internationale et diplomatique.

L’intégration par la production académique

Estimant que son parcours avait, à l’époque, encore besoin de «disciplines plus pointues et spécialisées», le Maroco-canadien vise alors la prestigieuse école de politique appliquée de l’université de Sherbrooke. A titre de chercheur et d’analyste en politique appliquée, il se spécialise alors dans les études géostratégiques d’ordres sécuritaires. «Je suis toujours en formation académique afin d’achever des formations pointues en gouvernance et la gestion publique des institutions politiques à Harvard University», confie-t-il à Yabiladi.

Mais son intégration au Canada n’a pas été toujours facile. «Je ne connaissais personne au Canada. Pour moi c’était une découverte et je me suis lancé comme n’importe quel jeune marocain ambitieux qui voulait découvrir à la fois le domaine de la connaissance académique et les nouvelles méthodes d’enseignement mais aussi s’intégrer du point de venu socio-culturel qu’on connait moins», ajoute-t-il. Il lui a fallu six mois afin de «comprendre les codes culturels de la société et essayer d’être un acteur un peu plus productif et non pas un simple observateur» avant de s’«intégrer» pleinement. «J’avais compris que le seul moyen pour moi n’était pas d’aller assister aux cours et revenir dans ma chambre universitaire mais plutôt d’écrire, notamment sur les analyses des discours politiques», ajoute le chercheur pour qui «l’écriture était une façon de [s]’intégrer».

Le chercheur maroco-canadien Hicham Mouatadid. / Ph. DRLe chercheur maroco-canadien Hicham Mouatadid. / Ph. DR

Et cette quête de réussite s’illustre bien à travers les différentes expériences professionnelles d’Hicham Mouatadid. Du bureau international des droits des enfants à Montréal où il travaille sur des questions relatives à la protection de l’enfance, le trentenaire a également exercé au sein du ministère Emploi et Développement social du gouvernement fédéral dans le cadre de la gestion des centres de jeunesse. En 2010, il a effectué une mission en tant que chercheur à l’Institut royal des études stratégiques (IRES). «Ma vie professionnelle actuelle tourne autour de trois axes principaux : le domaine de l’éducation, le consulting politique dans des groupes de réflexion et des départements de recherche et la production académique», confie-t-il.

Le vote pour renforcer les liens avec les MRE, mais quelle formule ?

S’il dit penser que la communauté marocaine installée au Canada est «hautement qualifiée» et «très bien engagée, chacun dans son domaine d’activité», il considère surtout qu’il s’agit d’une diaspora «qui a besoin d’être écoutée».

D’ailleurs, à la question relative au droit de vote des MRE qui permettra, selon lui, de «renforcer les liens» de la diaspora avec le Maroc, il constate trois courants au sein de la communauté marocaine canadienne. «Il y a ceux qui estiment qu’ils doivent participer dans ce processus et d’autres qui se demandent à quoi sert de participer ou de voter alors que pratiquement le lien avec le Maroc se résume, pour certains, dans ce voyage effectué une ou deux fois par an, voire même une fois tous les trois ans compte tenu de la distance. Il y a enfin ceux qui veulent constituer un poids dans les prises de décisions concernant la diaspora car ils s’estiment marginaliser», détaille-t-il.

«Je pense que les MRE doivent avoir la possibilité de voter. Maintenant, jusqu’à quel point on pourra considérer ce vote ? Va-t-il apporter quelque chose de très différent ? Allons-nous avoir des représentants au sein du Parlement ?»

Hicham Mouatadid

Pour le chercheur, «le peuple marocain mérite un espace public à la hauteur de ses attentes citoyennes et digne de sa vision futur et son amour pour son pays». Un espace qui doit forcément inclure les Marocains du monde. 

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