Maroc : Une purge au sein du ministère de la Santé

Après 17 mois passés à la tête de la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) au sein du ministère de la Santé, Jamal Taoufik vient d’être débarqué après le feu vert du chef du gouvernement.

Ainsi, selon Al Akhbar et Assabah qui rapportent cette information ce samedi, ce limogeage était attendu du fait que le désormais ex-directeur de la DMP n’a pas été invité à accompagner le nouveau ministre Khalid Aït Taleb, comme les autres directeurs, lors de la présentation du budget de son département au Parlement.

«Sous sa direction, explique le quotidien, la DMP a connu plusieurs dysfonctionnements», reconnait Assabah qui précise que le responsable débarqué aurait notamment accordé, selon un rapport parlementaire, des marchés publics sur mesure à des entreprises qui ne disposent pourtant pas d’unités de production au Maroc, comme le précise la loi.

Le journal Al Akhbar, qui rappelle que l’ex-directeur de la DMP avait déjà été limogé, en 2001, par feu Thami El Kheyari, alors ministre de la Santé, pour plusieurs transgressions, revient sur le «conflit d’intérêt impliquant sa femme» qui aurait des participations dans des laboratoires et entreprises de production et de distribution de médicaments.

L’information est confirmée par LeDesk qui a consacré par le passé plusieurs articles enquêtant sur la situation du secteur du médicament sous Jamal Taoufik. «Les révélations du Desk sur le scandale du marché de l’anti-hépatite C octroyé au "laboratoire fantôme" Mylan auront précipité sa chute», assure notre confrère.

Le média rappelle que c’est Anass Doukkali qui avait «forcé» la nomination de ce responsable à la tête de la puissante direction du médicament et de la pharmacie. Et de souligner que Jamal Taoufik était le tuteur de l’ancien ministre de la Santé à l’université.

Ce limogeage n’est toutefois pas un cas isolé. D’après Al Akhbar, le directeur des ressources humaines du ministère vient également d’être remercié, en plus d’une «liste noire» de directeurs centraux et responsables régionaux du ministère qui «seraient tous aujourd’hui sur un siège éjectable», conclut le journal cité par Le 360.