Maroc : Soupçonnée de falsification pour des Israéliens, elle dit avoir «rendu service»

Jeudi, la Cour d’appel de Casablanca a décidé de fixer à la semaine prochaine l’ouverture du procès public de prévenus dans le cadre de la falsification de documents, après parachèvement des interrogatoires de l’ensemble des parties, principalement la prévenue Ihsane Jnanate et les membres de son réseau.

Travaillant dans le tourisme, celle-ci est soupçonnée d’avoir produit de faux documents marocains pour obtenir la nationalité à des Israéliens et leur faciliter l’accès au territoire, dans le cadre d’une organisation chapeauté par son époux, converti au judaïsme, selon le site d’information arabophone Lakome2. Devant le juge d’instruction, elle a ainsi fait part de sa «surprise» de se voir appelée à la barre, arguant que son rôle se cantonnait à «rendre service à des amis, dans le cadre du respect des lois».

Cité par le média, l’avocat Jamaleddine Kerouani a déclaré que le tribunal a exposé à sa cliente les PV de transcriptions des écoutes téléphoniques, où le Parquet la met en cause, tout en recueillant ses propos sur leurs contenus.

Une autre prévenue principale, travaillant comme esthéticienne, a également été interrogée. Chez elle, plusieurs pièces à conviction ont été saisies, notamment des actes de naissance israéliens sur la base desquels sont produits des documents similaires marocains, des passeports marocains et des cartes nationales d’identité. 

La même source rappelle que dans le cadre de cette affaire, la police judiciaire a procédé à l’arrestation de 28 personnes impliquée dans ce réseau. Les deux principaux objectifs de ce dernier visaient la spoliation immobilière de Marocains de confession juive ayant quitté le pays depuis des décennies, et la falsification de documents pour obtenir la nationalité à des ressortissants israéliens, afin de leur permettre de multiplier facilement les aller-retour.