La marche contre l’islamophobie prévue ce dimanche 10 novembre est loin de faire l’unanimité au sein de la gauche. Hier, le dirigeant d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Yannick Jadot a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il ne se rendrait pas à la marche.
La veille, il avait déjà fait part de ses réserves à l’égard du texte, disant qu’il n’en «validait pas l’ensemble», qui fait polémique pour certains de ses termes, notamment «lois liberticides» et «islamophobie», et l’identité de ses initiateurs, parmi lesquels le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), accusé de liens avec les Frères musulmans.
Le député La France insoumise (LFI) dans le département de la Somme, François Ruffin a lui aussi annoncé qu’il ne prendrait pas part à la manifestation, alors qu’il a pourtant signé l’appel – une négligence initiale due à des obligations familiales, selon lui, indique l’AFP. Il a tout bonnement expliqué vouloir se tenir à distance du sujet religieux qui n’est «pas [son] truc» et ira «jouer au football» comme tous les dimanches.
De son côté, Adrien Quatennens, numéro 2 de LFI et député du Nord, a déclaré à BFM TV qu’il y serait «sûrement» allé si des «raisons personnelles» ne le retenaient ailleurs. En dépit de son soutien à la lutte contre l’islamophobie, il a confié ne pas être «dupe du fait que certains, une minorité, utilisent le terme d’islamophobie en considérant que ça va annihiler demain toute capacité à critiquer la religion».
Le Parti socialiste a quant à lui annoncé qu’il ne s’y rendrait pas, ne se «reconnaissant pas dans les mots d’ordre qui présentent les lois laïques en vigueur comme ''liberticides''».
Idem pour le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel. Ce dernier a affirmé qu’il ne participerait pas à la marche, qualifiant de «réducteur» le terme d’«islamophobie», malgré l’appel à y participer de certains responsables communistes, dont le porte-parole du parti, Ian Brossat, et le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu.