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Grand Angle

Effondrement à Meknès : Entre enquête et expertise des anciennes mosquées

Le Maroc est endeuillé par l’effondrement du minaret de la mosquée de "Bab Berdieyinne", le vendredi 19 février, au moment de la grande prière. Le bilan final de cette tragédie s’est établit à 41 morts et 75 blessés, dont 18 sont encore sous surveillance médicale dans des centres hospitaliers de la ville. Une enquête a été ouverte par le parquet pour déterminer les circonstances du drame. De même, une "expertise" de tous les anciens lieux de culte du pays a été ordonnée par le roi Mohammed VI.
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Avant même l’enquête préliminaire, les autorités locales de la cité ismaïlienne, ont pointé du doigt, les fortes précipitations de ces derniers jours sur Meknès. La chaîne Al-Oula, a rapporté d’ailleurs dans son principal bulletin d'information de la soirée que "le minaret s'est effondré à cause des fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur toute la région".

Si certains ont mis en cause la vétusté de l’édifice, construit en pisé au XVIIIe siècle, beaucoup ne croit pas à l’explication de son écroulement pour cause de pluies. Selon de nombreux témoignages anonymes, les fissures sur les murs ainsi que l’inclinaison du minaret ont été signalés aux autorités. Un responsable de la météorologie national sous anonymat, cité par Reuters, a également réfuté la thèse de pluies. "Le temps n'était pas particulièrement mauvais à Meknès. Il serait juste de rechercher un autre facteur que le temps", a-t-il dit.

L’Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) s’est prononcé dans le même sens."Il ne faut pas que les responsables se cachent derrière les aléas climatiques pour expliquer ce drame", a déclaré, dimanche, à l'AFP, son vice-président, Amine Abdelhamid. Selon lui, l’explication se trouverait dans la mauvaise gestion et l’entretien des mosquées du Maroc. "Il y a un problème de maintenance en ce qui concerne non seulement les édifices religieux mais aussi beaucoup d'infrastructures". L’AMDH a aussi demandé une enquête "objective pour déterminer les responsabilités".

Le ministre des Affaires islamiques Ahmed Taoufiq a réagi aux critiques. "Les édifices religieux anciens, comme celui de Meknès, relevaient auparavant, pour leur gestion, des communautés (religieuses locales). Maintenant, ces dernières demandent à l'Etat de les prendre en charge", a précisé à l’AFP, Ahmed Taoufiq. Il a ajouté qu’ "un total de 83 mosquées à travers le Maroc sont fermées pour réhabilitation, alors que de nombreuses autres, comme celles de Fès, de Marrakech, d'Oujda, de Tanger et de Tiznit, ont été rénovées".

Les funérailles des victimes ont eu lieu le lendemain du drame à Meknès. Dans la même journée, le roi Mohammed VI a demandé selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, une "expertise urgente" de toutes les anciennes mosquées du Royaume. "A la lumière des données recueillies, les mesures nécessaires seront prises", a-t-on ajouté de même source. Les personnes chargées de cette mission ont commencé leur travail le samedi. Le souverain a également demandé à reconstruire la mosquée effondrée en veillant à la "préservation de son architecture originelle".

Le dimanche après-midi, le parquet a ordonné l’ouverture d’une "enquête pour déterminer les causes et les circonstances de l'effondrement du minaret" ; avec pour objectif de "préserver les intérêts des victimes et des ayants droit".
Vidéo sur Al Oula - France24




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