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Grand Angle

Melilla : Le grand remplacement des imams marocains a commencé

Inquiétude au sein de la communauté musulmane de Melilla. Les imams marocains sont peu à peu évincés de l’enclave espagnole.

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Les imams marocains qui prêchent dans les quatorze mosquées de Melilla sont désormais dans le viseur des autorités espagnoles qui dressent des obstacles à l’accès des religieux dans la ville. La Commission islamique de Melilla, une fédération qui réunit quatre associations musulmanes, dénonce ce qu’elle qualifie de «situation insoutenable dans laquelle se trouvent beaucoup d’imams» originaires de Nador qui entrent dans la ville pour diriger les prières et prêcher le vendredi.

«Cette situation irrespectueuse envers notre foi est la conséquence du refus de la Délégation du gouvernement de régulariser l’entrée des imams (…) Ce que nous avons demandé à maintes reprises à la Délégation du gouvernement mais sans résultat», indique la Commission dans un communiqué parvenu à notre rédaction. «Nous ne pouvons accepter qu'on manque de respect à nos imams à la frontière», s’indigne la CIM.

Un timing bien calculé

Actuellement les religieux accèdent à Melilla uniquement avec leurs passeports et cartes d’identité nationale (CIN), sans besoin de visas. «Il y a trois ans, le ministère de la Justice avait autorisé les imams à accéder à la ville sans visas jusqu’à ce que l’Etat espagnol forment ses propres imams», nous confie une source à Nador.

Cette sortie de la Commission islamique de Melilla intervient en réaction à l’ «interdiction de territoire ayant frappé le 18 octobre un religieux de Nador qui officie à la mosquée de Los Pinares», ajoute la même source.

Le timing de ses obstacles n’est pas fortuit. «Ces restrictions sont le second acte du plan visant à remplacer les imams marocains par des Algériens ou d'autres nationalités sous prétexte qu’ils ne maitrisent pas le castillan. Le plan initié par Youssef Kaddour, le président de la Commission islamique Annour, commence à se concrétiser sur le terrain avec la contribution effective des autorités espagnoles», explique notre interlocuteur.

«Le communiqué de la CIM, considéré comme le bras religieux du parti Coalition pour Melilla de Mustapha Aberchan, est révélateur d’une certaine opposition qui se manifeste dans les rangs de la communauté musulmane d’origine marocaine contre le Plan de Kaddour», indique-t-il.

Néanmoins l’impact de cette «opposition» reste limité dans le temps. La CIM n’est pas en capacité de contraindre l’Etat espagnol à accepter indéfiniment la présence des imams marocains. «Les mosquées de Melilla n’appartiennent à personne mais sont une propriété du gouvernement espagnol», a déclaré la semaine dernière Youssef Kaddour à la presse. Le bras de fer s’annonce difficile.

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