Les Marocains de France doivent-ils avoir peur ? L’Etat français serre l’étau sur ce que de plus en plus de partis politiques considèrent comme étant un problème migratoire.
Après la «loi asile et immigration» adoptée en septembre 2018, l’Assemblée nationale remet les migrants sur le tapis pour un débat annuel sur la question. Rendez-vous compte, un rendez-vous parlementaire annuel, comme si l’immigration était devenue un enjeu aussi important que la loi de finance.
Les partis d’opposition, essentiellement à gauche de l’échiquier politique, pointent une tentative de noyer le gros poisson social dans les marécages boueux de l’extrême droite. Braconner sur les terres du Rassemblement national ne laisse jamais indemne, créant un malaise jusque dans les rangs de La République en marche (LREM). Certains y voit même l’expression d’une stratégie pré-électorale d’Emmanuel Macron visant à polariser le débat entre identitaires et... le reste.
Pourtant, ni le mouvement des Gilets jaunes, ni le grand débat national n’avait fait ressortir la question migratoire comme étant un problème prioritaire pour les Français. Or, depuis le début du mouvement en octobre 2018, juste après donc l’adoption de la loi asile et immigration, la question a été régulièrement remise sur le tapis par le président français ou les membres de son gouvernement.
Renchérissement des frais universitaires pour les étudiants étrangers hors-UE, droit d’asile, AME, quota migratoire... ne sont que quelques exemples des débats récurrents.