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Grand Angle

Syrie : L’ambassadeur turc au Maroc réagit aux réactions du PPS et de l'Assemblée amazighe

Dans une lettre adressée à Yabiladi, l’ambassadeur turc au Maroc, Ahmet Aydın Doğan a réagi aux sorties médiatiques de l’Assemblée mondiale amazighe et du PPS, entre autres, contre l’intervention de l’armée turque en Syrie. Pour lui, il s’agit là d’«allégations sans fondement envers [son] pays».

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Le président turc Recep Tayyip Erdoğan et le président russe Vladimir Poutine. / Ph. DR
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Au lendemain d’une trêve qui expirera ce mardi entre l’armée turque et les forces kurdes, dans le cadre de l’intervention turque en Syrie, baptisée «Source de Paix», l’ambassadeur turc au Maroc, Ahmet Aydın Doğan a dénoncé lundi soir «une vague de désinformation» ayant touché son pays.

«Je réfute catégoriquement et condamne les accusations et allégations sans fondement envers mon pays, avancées dans lesdites déclarations», a-t-il assuré dans une lettre adressée à Yabiladi, suite à nos articles relayant notamment la réaction du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et la déclaration de l'Assemblée mondiale amazighe.

«La Turquie continuera de combattre toutes les organisations terroristes»

L’ambassadeur y affirme que «la Turquie a lancé, en toute conformité avec le droit international, cette opération de lutte contre le terrorisme à l'encontre des YPG (Unités de protection du peuple, soit la branche armée du Parti de l'union démocratique syrien, ndlr), la filiale syrienne du PKK». Une organisation «désignée comme une organisation terroriste par l'UE et l'OTAN», rappelle-t-il.

«La Turquie ne lutte donc pas contre les Kurdes. Notre combat est contre les terroristes. Toute description de la situation comme étant "Turcs contre Kurdes" est malveillante et fausse. Cette désinformation est faite pour tenter d'occulter, en vain, la collaboration de certains pays avec une organisation terroriste en Syrie.»

Ahmet Aydın Doğan

Rappelant que son pays accueille actuellement 3,7 millions de Syriens, l’ambassadeur assure que la Turquie continuera de combattre toutes les organisations terroristes. L’occasion pour lui de mettre, sur le même pied d’égalité, «Daech, Al Qaeda, PKK ou bien YPG».

Pour l’ambassadeur turc au Maroc, la position de son pays «est le complexe de terreur mené par le PKK/YPG, qui a recruté des enfants soldats, intimidé les dissidents, modifié la démographie et forcé la conscription dans les zones sous son contrôle». «En éliminant la présence terroriste dans la zone frontalière, l'objectif de la Turquie est de sécuriser sa frontière avec la Syrie et par conséquent protéger sa population ; et de permettre le retour des milliers de réfugiés syriens qui ont fui cette zone vers la Turquie», explique-t-il.

L’armée turque «n’a pas été invitée par la Syrie», dixit la diplomatie russe

Et d’assurer que son pays «soutient l'intégrité territoriale de la Syrie et cette opération de lutte contre le terrorisme ne constitue en aucun cas une menace à l'unité de ce pays». «Un des soucis principaux de la Turquie est de voir une Syrie stable, unie et démocratique à laquelle les millions de réfugiés syriens peuvent retourner», abonde-t-il. Bien évidemment, tout comme l’Irak et d’autres pays de la région, la Turquie ne souhaite pas voir un Etat kurde aux portes de ses frontières.

De plus, si Ahmet Aydın Doğan pense que l’intervention militaire de son pays se fait en parfait accord avec le droit international, l’ambassade de Russie au Maroc la voit d'un autre regard. Réagissant, elle aussi, à notre article sur la réaction du PPS, l’ambassade de la Fédération de Russie a insisté pour ne pas «comparer la présence militaire russe en Syrie avec l’intervention de l'armée turque». «L’important, c’est que l’armée russe avait été invitée par le gouvernement syrien contrairement à l’armée turque», a assuré la représentation diplomatique russe à Rabat.

Et de rappeler que lors de sa dernière interview aux chaînes de télévision arabes, le Président russe Vladimir Poutine a affirmé que «toutes les forces déployées illégitimement à l’intérieur d’un État souverain – en l’occurrence la Syrie – doivent partir». «C’est vrai pour tout le monde. Si le nouveau gouvernement légitime de la Syrie choisit de dire qu’il n’a plus besoin de la présence militaire de la Russie, ce sera tout aussi vrai pour la Russie», a-t-il conclu.

Pour rappel, Yabiladi a publié le 16 octobre dernier la réaction de l’Assemblée mondiale amazighe et d’autres activistes marocains qui dénonçaient l’intervention turque en Syrie. Le 13 octobre, Yabiladi a relayé la réaction du PPS vis-à-vis de cette même intervention, en mettant l’accent sur le silence du parti de Mohamed Nabil Benabdallah, alors qu’il était au gouvernement, quant à l’intervention russe en Syrie. Deux articles qui ne semblent plaire ni à la diplomatie russe, ni à la diplomatie turque au Maroc.

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