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Affairistes français et banques émiraties à la rescousse de Marine Le Pen

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Marine Le Pen a évité au RN une faillite certaine en demandant un prêt de 8 millions d'euros, transité par une institution financière émiratie / Ph. Reuters
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Il y a deux ans, le parti de Marine Le Pen aurait pu couler. En difficulté financière après les élections, le Rassemblement national (RN, auparavant Front national) a ainsi reçu, en 2017, un prêt de huit millions d’euros de Laurent Foucher, homme d’affaires français proche de Claude Guéan, par le biais d’une banque aux Emirats arabes unis (EAU). C’est ce que révèle Mediapart ce jeudi, évoquant un prêt «arrivé in extremis» pour renflouer les caisses du parti d’extrême droite, «une semaine avant le dépôt du compte de campagne présidentiel de Marine Le Pen» qui a couvert le non-remboursement de ses dépenses par ce biais.

Mediapart précise que la somme a été avancée «sur la base d’un contrat de prêt signé à Bangui (République centrafricaine), mais sur des fonds dont l’origine n’a pas été clairement établie». Selon la même source, l’argent a été versé par l’Emiratie Noor Capital, «sous la supervision d’un de ses responsables, le sulfureux financier franco-suisse Olivier Couriol, dont le nom apparaît dans plusieurs enquêtes pénales».

«Craignant d’avoir à répondre de la régularité de l’opération de prêt, la Société générale, alors banquier du parti d’extrême droite, a d’ailleurs convoqué le prêteur dans le cadre d’une procédure de ''conformité'' pour qu’il précise ses motivations, devant quatre responsables de la banque», enchaîne le média français.

De son côté, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) s’est penchée sur ces huit millions d’euros dès août 2018, lorsqu’elle a exigé du RN des informations liées à ce prêt, notamment sa durée, son taux d’intérêts et le nombre de prêteurs, toujours selon Mediapart, ce à quoi le parti a rétorqué que les comptes ont été validés.

De son côté, Laurent Foucher a déclaré au média ne pas avoir entrepris cette démarche avec une motivation idéologique. «J’avais ces 8 millions. Ils m’ont dit que c’était une question de vie ou de mort, je l’aurais fait pour n’importe qui. Ma vie s’est toujours tournée vers les autres, quels que soient les autres. Si ça avait été le Parti socialiste, je l’aurais fait», tente-t-il d’expliquer.

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