31% des Français adhèrent aux idées du FN

31% des personnes interrogées sont d'accord avec les idées véhiculées par la Présidente Marine Le Pen. Cependant, souligne le sondage TNS Sofres pour le Monde, France Info et Canal+, publié hier, le 12 janvier, cela ne veut pas dire que ces sondés adhèrent au Front National. Plus inquiétant, le nombre de sondés partageant ses idées n’a jamais été aussi haut en 12 ans. En 2010, par exemple, seulement 17% des sondés répondaient être d’accord avec les idées du FN.

Ceux qui adhèrent le plus aux idées du FN sont les ouvriers et ceux qui vivent dans les campagnes. Ils représentent respectivement 40% et 41% des 31% des sondés qui partagent les idées du FN. Par contre, parmi ceux qui n’adhèrent pas du tout aux idées du FN, 76% sont des cadres et 67% vivent dans les villes. Enfin, pour ce qui est de l’âge, les plus sensibles aux idées frontistes sont les adultes de moins de 35 ans. «
En un an, leur taux d'adhésion aux idées du FN passe de 11 % à 28  % », explique Edouard Lecerf, directeur général de TNS Sofres. Au delà des statistiques de ce sondage, Farid Smahi, ex-membre du bureau politique du Front National avait expliqué à Yabiladi, en octobre 2011, que les Français d'origine maghrébine étaient également de plus en plus nombreux à rejoindre et voter FN.

Banalisation

Pourquoi de plus en plus de Français sont-ils d’accord avec les idées défendues par le FN ? La raison est simple : le nom «Front National», se banalise selon Edouard Lecerf. Le parti n'a plus cette image repoussante et effrayante des années 80 ou 90. Cela est en partie dû à Marine Le Pen qui, depuis sa nomination au sein du FN il y a un an, a voulu se démarquer de l’image diabolique de son père Jean-Marie Le Pen et tenu à rendre le parti plus fréquentable. La première chose qu’elle ait faite pour marquer cette rupture avec son père a été de dire haut et fort qu’elle ne partageait pas le même avis que lui concernant l’antisémitisme et le négationnisme. Ensuite, Marine Le Pen a voulu se débarrasser au sein de ses propres rangs, des adhérents qui véhiculaient une image extrême comme les skin-heads et les pseudo-nazis qui n’ont pas été invité lors du dernier premier mai. Enfin, le fait qu’une femme, et une mère de surcroît, soit à la tête du Front National permet, rappelait au Post, Frédéric Dabi, responsable à l’Ifop, qu’elle soit plus proche des gens.

Dans le sondage TNS Sofres, 41% des sondés pense que Marine Le Pen est «plutôt la représentante d'une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles. Un chiffre en augmentation de 4 points par rapport à 2011», souligne le Monde. «D'autre part, ces idées ont été banalisées parce que reprises largement par d'autres, notamment l'aile droite de l'UMP, comme le collectif de députés de la Droite populaire», ajoute le directeur général de TNS Sofres.

Les musulmans, bêtes noires

Les problématiques sociales qui ont fait le plus réagir les personnes interrogées sont au nombre de trois. En premier lieu, la place des Musulmans en France : 51 % des sondés pensent que l'on «accorde trop de droits à l'islam et aux musulmans en France», contre 49 % en 2011 et 43% en 2002. Cependant, la problématique qui fait le plus réagir les sondés est la justice. 66% d’entre eux considèrent que la justice n’est pas assez sévère avec les petits délinquants. Enfin, une grande majorité des sondés n'est pas d’accord avec Marine Le Pen sur l’Euro. 61 % d’entre eux pense que la sortie de l'euro et le retour au franc n’est pas une bonne idée.

En plus du sondage TNS Sofres, deux autres sondages ont été publiés, aujourd’hui, à presque 100 jours du premier tour de la présidentielle, rapporte La Dépêche. Le premier sondage, signé CSA, souligne que Marine Le Pen est créditée de 19% des intentions de vote au premier tour. Le second sondage, réalisé par l’Ifop, la candidate FN se place juste derrière Nicolas Sarkozy avec 21,5% des voix contre 23,5% pour le Président sortant. François Hollande qui arrive en tête avec 27% des intentions de vote. Ces statistiques vont certainement conforter Marine Le Pen dans sa course à l’élection présidentielle mais encore faut-il que la candidate FN arrive à avoir les 500 signatures d’élus pour y participer avant mi-mars, date de clôture du dépôt des soutiens. D’après le Monde, Marine Le Pen disposerait à l'heure actuelle de moins de 300 promesses de signature.