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Grand Angle  

Maroc : Le rappeur L7a9ed relaxé, « ni vainqueur ni vaincu »

Il n’a pas été blanchi, mais L7a9ed (ou Lhaqed) est désormais libre. Le jeune rappeur de 24 ans a été condamné ce jeudi 12 janvier à quatre mois de prison par le tribunal d’Aïn Sebaâ. Ce qui équivaut au temps que «l’enragé» a passé à la citadelle du silence à Oukacha. Son Comité de soutien «soulagé» et «déçu» à la fois, dit continuer la lutte pour libérer d’autres enragés.

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Lhaqed, à sa sortie de prison, jeudi 12 janvier à Casablanca.
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Pour les amis de Lhaqed, c’était le scénario le plus probable qui pouvait se dérouler ce jeudi matin au Tribunal d’Aïn Sebaâ à Casablanca. Mouad Belghouat, alias Lhaqed (l’enragé) a été condamné à l’équivalent du temps qu’il a passé à la prison d’Oukacha : quatre mois ferme. Par conséquent, «il sera libéré aujourd'hui» même, faisait savoir son avocat Omar Ben Jelloun. Le rappeur est accusé de coups et blessures mais acquitté pour l’accusation de «menace».

«C’est un procès inéquitable, une atteinte aux droits humains», continue de crier Khadija Riady, présidente de l’Association marocaine de défense des droits humains et membre du Comité de soutien à Lhaqed. Elle se dit «indigné du jugement».  «Avec ce jugement, ironise pour sa part Karim Tazi,  il n’y a ni vainqueur, ni vaincu». L’industriel, également membre du comité de soutien du rappeur arrêté depuis le 10 septembre dernier, se dit «soulagé que son séjour (Lhaqed) en prison soit fini, mais déçu qu’il soit condamné pour coups et blessures car c’était un procès à 100% politique».

Explosion de joie au tribunal après l'annonce du jugement

 Le message que le pouvoir a voulu envoyer selon Karim Tazi, est le suivant : «Nouvelle constitution ou pas, les lignes rouges restent». L’affaire Lhaqed «n’est qu’un bras de fer entre le pouvoir et le Mouvement du 20 février», ajoute-t-il.

Le Comité de soutien de Lhaqed reste mobilisé car «le combat continue». Le «cas emblématique de Rachid Niny et d’autres cas aussi graves que celui de Mouad» exigent, disent-ils, la poursuite de cette mobilisation qui, au fil des jours, intéresse de plus en plus la presse étrangère. Karim Tazi et Khadija Riady citent respectivement les affaires de  Seddiq Kabbouri, militant du PSU à Bouarfa ainsi que de Mahjoub Chenou, tous victimes selon eux,  de l’autoritarisme du pouvoir en raison de leur engagement pour la défense des libertés.

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