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Grand Angle

Maroc - Médias : Boubker Jamaï met un terme au journalisme au Maroc

Le siège du Parti Socialiste Unifié (PSU), situé en plein cœur de Casablanca, a connu une affluence record avec la tenue d’une conférence de presse organisée par l’équipe du Journal Hebdomadaire, mardi 3 février, en début de soirée.
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Dans la salle, on pouvait apercevoir Ahmed Reda Benchemsi (Tel Quel), Hassan Alaoui (Economie et Entreprises), Ali Anouzla ( Jarida Al Aoula), Taoufik Boucharine (Ahbar Al Youm), Khalid Gueddar (caricaturiste) ou encore Karim Tazi (Richbond), ainsi que de nombreux journalistes de médias nationaux et internationaux installés au Maroc.

Début des hostilités avec la prise de parole des journalistes. «Nous tenons à préciser des points concernant la décision de justice et sa conséquence avec les pertes d’emplois. Nous protestons contre la mise sous scellé de nos locaux alors que la mise en liquidation de Trimédia venait seulement d’être prononcé», indique la porte parole des journalistes.

Elle ajoute que «nous ne sommes pas dupes de cette condamnation qui, sous couvert de défendre les intérêts de salariés et d’assurer leur protection sociale, nous jette dans la précarité. Nous sommes convaincus que si nos employeurs n’ont pas payé les cotisations sociales, c’est parce qu’ils n’étaient pas en mesure de le faire et non parce qu’ils ne souhaitent pas le faire. On ne veut pas être présentés comme des victimes par cette décision de justice prise dans un pays où 40 % de l'économie est totalement informelle et que des milliers de personnes n’ont aucune protection sociale et sont sans droits», dit-elle.

Puis, ce fut au tour de Boubker Jamaï de prendre le relais. «Le Journal est mort et j’ai décidé d’arrêter de faire du journalisme au Maroc. Peut-être que je m’exprimerai via d’autres canaux. On verra. Mon souci aujourd’hui, c’est de clarifier la situation et mettre en lumière l’attitude et la méthode employée par l’Etat sur ordre de personnes très proches du 1er cercle du pouvoir».

Sur les dettes du titre de presse, celui-ci avance «qu’une entreprise de presse a un devoir de profitabilité dans un souci de pérenniser l’activité et de respecter le contrat moral avec ses lecteurs en étant honnête. Etre malhonnête, c’est écrire des choses que l’on ne croit pas. Si nous avions les moyens de payer le fisc ou les cotisations sociales, nous l’aurions faits. Nous avions trouvé un accord avec la CNSS pour un échelonnement, mais l’Etat en a décidé autrement», précise-t-il.

Selon l'éditorialiste, seule la vente du titre de presse aurait permis d’éponger les dettes. «Malgré la volonté affichée par des proches du pouvoir de racheter l’entreprise de presse, à chaque fois cela a capoté. Est-ce les deux conditions exigées à savoir le règlement des dettes et le maintien des emplois avec à la clé une conférence de presse pour rendre public la vente ? Possible… ».

Aujourd’hui, les choses sont (plus) claires. La mise à mort du journal est désormais effective et la trentaine d’employés de l’entreprise sont sur le carreau. Dans cette (nouvelle) «affaire», il semblerait que le Journal Hebdomadaire soit une «victime» collatérale d’un duel à distance qui se tient dans les hautes sphères du pouvoir.

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