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Grand Angle

L’Union Pour la Méditerranée est un échec cuisant

Lors de son lancement en 2008, l’Union Pour la Méditerranée était porteuse d’espoir pour résoudre le conflit-israélo-palestinien mais aussi encourager les projets dans différents secteurs entre les pays européens et méditerranéens, dont le Maroc. Mais très vite, le conflit-israélo-palestinien puis le Printemps arabe ont balayé ses chances de succès…

Publié
Lancement de l'UPM le 18 juillet 2008
Temps de lecture: 3'

C’était le 18 juillet 2008, sous un beau soleil d’été et sous la verrière du Grand Palais à Paris que 43 chefs d’état du continent européen et de la rive sud de la Méditerranée se réunissaient autour de Nicolas Sarkozy pour lancer en grande pompe l’Union Pour la Méditerranée. «Nous en avions rêvé, l'Union pour la Méditerranée est maintenant une réalité» avait déclaré ce jour-là le Président français. Aucune grande photo de famille n’avait été prise pour marquer le coup mais plusieurs autres photos avaient été publiées dans la presse sur lesquelles on y voyait un Nicolas Sarkozy souriant, serrant la main au Président syrien Bachar al-Assad et à sa gauche, son homologue égyptien Hosni Moubarak.

Objectifs

L’UPM avait été lancée pour différentes raisons. La première était de créer une stabilité politique dans la région en encourageant la poursuite des négociations de paix entre la Palestine et Israël mais aussi pour régler des problèmes environnementaux comme par exemple la dépollution de la mer Méditerranée, développer l’énergie solaire entre les deux rives, mieux gérer les questions liées à l’eau ou encore contribuer au développement social des pays qui en ont le plus besoin.

D’ailleurs l’une des premières réussites instantanées de l’UPM avait été de réunir à la même table des négociations, mais pas assis l’un près de l’autre, Bachar al-Assad et le premier ministre israélien Ehud Olmert, des pays en guerre depuis 50 ans. Il y avait aussi une empoignade de mains symbolique entre le président palestinien Mahmoud Abbas et Ehud Olmert, encouragée par Nicolas Sarkozy afin de poursuivre les efforts de paix.

Des paroles ensevelies sous terre

De belles promesses, des sourires et des empoignades qui n’auront, au final servi à rien puisque le mois de décembre suivant le lancement de l’UPM, Israël bombarde la bande de Gaza durant un long mois et massacre plusieurs centaines de Palestiniens.

Silence radio du côté de l’UPM qui n’a jamais rien fait pour cesser le bain de sang en Palestine. Ce que les médias ont appelé la Guerre de Gaza a paralysé les actions de l’UPM. Certains pays boycotteront également l’Union.

Puis six mois plus tard, l’UPM réorganise des réunions qui seront surtout consacrées au développement économique et aux questions financières.

Un an après, c’est le tout monde arabe qui s’embrase. Les premières révoltes partent de Tunisie, puis se propagent en Egypte, Libye et actuellement en Syrie pour se débarrasser des dictateurs à la tête de ces pays, les mêmes dictateurs qui promettaient la paix aux côtés de Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, l'ex-chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak, chassé par la rue était co-président de l’UPM avec Nicolas Sarkozy.

Là encore, l’UPM n’a jamais pas bougé le petit doigt pour venir en aide aux populations attaquées et tuées par les policiers et l’armée envoyées dans la rue. En Syrie, actuellement, ni l’UPM, ni les dirigeants arabes et ni l’ONU n’ont pu empêcher les répressions du gouvernement Al-Assad qui ont fait plus de 5000 morts parmi la population d’après un bilan de l’ONU.

«L’UPM a toujours été morte !»

Mais le ton est donné en juillet avec le nouveau secrétaire général Youssef Amrani. "L'UPM doit travailler et proposer des projets dans le domaine de la démocratie et de la société civile. Mais, face à la répression menée par des pays comme la Syrie, ni l'UPM ni aucune autre organisation internationale n'est en position de donner des certificats de démocratie. L'époque où l'Occident pouvait dicter les critères d'acceptation d'un pays est finie", avait déclaré le diplomate marocain dans le journal El Pais.

Aujourd’hui Youssef Amrani a dû quitter ses fonctions au sein de l’UPM puisqu’il qui vient d’être nommé par le gouvernement Benkirane Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Nouveau coup dur pour l’UPM qui se retrouve sans secrétaire général.

«L’UPM a toujours été morte», lâche Mohamed Tozy, politologue. «C’est quelque chose qui n’a jamais fonctionné. Nicolas Sarkozy a raté son objectif. Ce qui se passe actuellement dans le monde arabe bloque tout. Ce qu’il faudrait c’est déclencher une dynamique nouvelle», poursuit-il.

A la question de savoir si l’UPM a apporté quelque chose de particulier au Maroc, il répondra que non, excepté la création de la Fondation Anna Lindh présidée par le Marocain André Azoulay.

Selon lui, la seule chose qui a vraiment marché entre l’Europe et les pays méditerranéen, c'est le partenariat dans le domaine de l’environnement et notamment dans le secteur de l’énergie solaire. Il insiste sur le fait qu’au final, c’est l’Union Européenne qui est gagnante parce qu’elle choisit de faire des partenariats avec les pays qu’elles souhaitent. D’ailleurs, l’UPM n’a pas pu influencer, en décembre dernier, le vote du Parlement européen qui a refusé de renouveler l’accord de pêche Maroc-UE.

Union pour la Méditerrannée
Auteur : Prévenant
Date : le 08 janvier 2012 à 07h14
L'U.P.M. reste un modèle... suffit d'avoir les bonnes personnes pour faire fonctionner ses rouages. C'est un projet colossal qui demande des compétences! Alors qui blâmer pour la disqualification de figurants qui semblaient prometteurs? Le Président français a encouragé les opportunités et nominations dans le respect des autorités de chaque pays. À chacun ses responsabilités! Ce projet, à mon avis, dépend du bon vouloir de tous!!! Et ne me dite pas que cela repose sur les épaules d'un seul homme! NE JUGEONS PAS TROP VITE ! (Opinion libre) Merci à vous!
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