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Grand Angle

Devant le roi, le wali de Bank Al Maghrib envoie des piques à la classe politique

Dans son nouveau rapport sur l’économie marocaine, le wali de Bank Al Maghrib a intégré une touche politique avec des messages dénonçant «les calculs politiques» et les «considérations étroites d’ordre personnel et partisan».

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Le roi Mohammed VI a reçu Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib / Ph. MAP
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Cet après-midi au palais royal de Tétouan, Abdellatif Jouahri a présenté au roi Mohammed VI le rapport de Bank Al Maghrib sur la situation économique, financière et monétique au titre de l’exercice 2018. Les réalisations de l’économie nationale enregistrées durant l’année dernière sont «insuffisantes pour répondre aux attentes sociales croissantes», a-t-il constaté.

A cet effet, il appelé à «la remise du Maroc sur un sentier de croissance plus élevé, tel que celui enregistré lors de la première décennie de ce siècle, qui requiert la poursuite des réformes avec toutefois une plus grande exigence en termes d’efficacité et de rendement et une meilleure prise en compte des mutations de l’environnement international».

Le document du wali de Bank Al Maghrib est traditionnellement consacré aux «équilibres macro-économiques», au «déficit budgétaire», au «niveau de la croissance»,  aux «investissements étrangers», au «taux de change» et au «taux de chômage». Néanmoins, cette année, Jouahri a tenu à y intégrer une touche politique avec des griefs portant essentiellement sur l’action des «partis» et des appels aux «forces vives» du Maroc, selon le résumé publié par l’agence MAP.

Le blocage du projet de loi-cadre sur l’enseignement évoqué

Et si les chiffres énoncés par Jouahri devant le souverain appartiennent tous à 2018, la portée politique de ses messages résulte d’incidents et de positions prises par des acteurs politiques en 2019. Le wali de Bank Al Maghrib a ainsi apporté son appui au gouvernement et aux formations politiques ayant adopté le projet de loi-cadre 51-17 relatif à la réforme de l’enseignement.

A cet effet, il a plaidé pour une accélération «de la mise en œuvre de la réforme du système de l’éducation et de la formation, qui a souffert des calculs politiques, à un moment où les exigences du marché du travail sont de plus en plus élevées en relation en particulier avec les implications de la révolution digitale». Une position qui risque de susciter la colère de certains au sein du PJD et de ses organisations satellites ainsi que chez les disciples d’Al Adl wal Ihsane.

Abdellatif Jouahri a également invité les «forces vives» du pays «à dépasser les considérations étroites d’ordre personnel et partisan pour se mobiliser au service des intérêts du pays et des citoyens». Le wali de la Banque centrale a, par ailleurs, appelé à l’urgence «de faire aboutir le chantier de la réforme de la retraite pour assurer la pérennité de l’ensemble des régimes».

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