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Grand Angle

Diaspo #102 : Ibtissam Bouharat, professionnelle du football international distinguée en Belgique

Née à Berchem-Sainte-Agathe (Belgique) de parents marocains, l’ancienne footballeuse Ibtissam Bouharat a fait partie des premières filles issues de l’immigration à intégrer, très jeune, un club professionnel belge. Portrait d’une passionnée du ballon rond qui trace aujourd’hui la suite de sa carrière en dehors de la pelouse.

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Ibtissam Bouharat, ancienne internationale marocaine de football / Ph. DR.
Temps de lecture: 3'

La Belgo-marocaine Ibtissam Bouharat est née en 1990, devenant rapidement une brillante joueuse internationale du football qui s’est distinguée entre le Maroc et la Belgique. En effet, avant sa décision de quitter la pelouse en 2016, elle a développé sa passion pour le ballon rond depuis l’enfance, bien qu’aucun membre de sa famille n’ait évolué dans le domaine.

«J’ai commencé à jouer d’abord dans le jardin de la maison, bien avant mes dix ans, mais mes parents n’ont pas été d’accord pour m’intégrer à un club, ce sport étant longtemps associé aux garçons seulement», se rappelle-t-elle. Plus tard, son amour pour ce sport aura raison des réticences de son père et de sa mère. Après avoir été convaincus par la graine de championne, ils finiront par l’inscrire au RSC Anderlecht, où elle aura évolué entre 2005 et 2006.

Avec trois soeurs et quatre garçons, Ibtissam Bouharat transmettra même cet engouement à l’une de ses sœurs, qui pratiquera aussi le football. La joueuse affirme être l’une des premières jeunes filles issues de l’immigration maghrébine à intégrer un club professionnel. Elle est rapidement repérée par FC Malines, où elle joue durant trois saisons avant son transfert au DVK Haacht pour une saison.

D’un club à l’autre, elle intègre le légendaire Standard de Liège en 2012, remportant le championnat de Belgique et la Supercoupe de Belgique, avant de retourner au RSC Anderlecht puis intégrer l’équipe néerlandaise du PSV Vrouwen. Par ailleurs, elle a aussi évolué au sein de la sélection nationale marocaine. Sa petite famille devient son soutient principal, tout au long de sa carrière et même après.

Une continuité dans le football en dehors des terrains

En plus de son parcours sportif professionnel, Ibtissam Bouharat est diplômée en business et management de l’Université libre de Bruxelles. «C’était important pour moi d’envisager une suite de carrière après celle de sportive et je ne peux qu’être satisfaite de ce choix», nous confie-t-elle.

Aujourd’hui, ce bagage lui a permis d’intégrer un bureau d’expertise footballistique international, au sein duquel elle ambitionne d’«accroître [ses] compétences au niveau du management du football pour continuer à évoluer dans ce domaine et donner une nouvelle tournure à [sa] carrière» autour du ballon rond.

Un domaine qui n’est pas des plus simples, en effet, surtout lorsqu’aucun des proches parmi les aînés n’y a fait carrière pour mieux conseiller les plus jeunes proches. Cependant, «ce sont toutes ces épreuves de parcours auxquels je me suis confrontée toute seule qui m’ont forgée et qui font ce que je suis aujourd’hui», affirme fièrement l’ancienne internationale.

«La première difficulté était d’affirmer sa présence en tant que femme dans le monde du football et à faire ses preuves. Les choses changent doucement mais sûrement.»

Ibtissam Bouharat

Le pouvoir inclusif du sport

Actuellement, Ibtissam Bouharat dit observer «un changement qui se ressent davantage lorsqu’on est dans le domaine professionnel du sport», même si la question de parité salariale dans les différentes disciplines sportives «ne se fera pas encore du jour au lendemain», surtout que «le football féminin ne génère pas encore autant de retour sur investissement que le football masculin», nous explique la sportive.

En dehors du terrain aussi, le fait d’avoir atteint un certain niveau professionnel en Belgique a permis à Ibtissam Bouharat de s’engager auprès de certaines associations. «Etant la seule joueuse d’origine maghrébine en Belgique à avoir évolué au sein d’un club professionnel â l’époque, je suis devenue un exemple pour plusieurs jeunes filles – mais aussi garçons – de quartiers, qui ont été à la recherche de modèle à suivre. J’ai donc tenté de les aider à atteindre leurs objectifs à travers ces activités, qui ont constitué des moments importants dans ma carrière», se rappelle-t-elle.

De ce fait, la footballeuse de passion et de carrière croit en la capacité du sport «à intégrer des jeunes filles et garçons dans la société en leur permettant de se dessiner un avenir meilleur», même si «ce chemin n’est pas toujours facile».

En dehors du circuit professionnel, Ibtissam Bouharat se passionne tout autant pour le vélo, la course, la natation, la pêche et le surf. Dernièrement et dans l’esprit de faire triompher les valeurs du respect inculquées par ce sport, elle a lancé un défi au journaliste de Radio Mars, Adil El Omar, après que ce dernier a tenu des propos misogynes concernant les connaissances des femmes en termes de football.

Dans ce sens, elle l’a appelé à participer à un match opposant son équipe féminine. «J’ai eu contact avec Radio Mars depuis, une date du mois de septembre conviendra à tous pour organiser l’évènement», espère-t-elle.

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