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Grand Angle

Décès de Béji Caid Essebsi. Retour sur les relations avec l'Algérie et le Maroc sous sa présidence

Contrairement à ses prédécesseurs ayant dirigé la Tunisie, Béji Caid Essebsi ne s’est jamais rendu au Maroc. L’ancien président est resté fidèle à son alliance avec Abdelaziz Bouteflika, scellée en 2013 avant même son accession au pouvoir. En mai dernier, Moncef Marzouki avait expliqué les raisons de cette proximité.

 

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Béji Caid Essebsi et Abdelaziz Bouteflika / Archive - DR
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Le président tunisien, Béji Caid Essebsi, 92 ans, n’est plus. Le défunt avait pris ses fonctions le 31 décembre 2014 suite à son élection au suffrage universel. Il est à ce titre le premier président démocratiquement élu par le peuple ; son prédécesseur, Moncef Marzouki, ayant été élu par l’Assemblée constituante, en décembre 2011 .

Durant sa présidence, Essebsi a veillé à s’éloigner du Maroc et se rapprocher davantage de l’Algérie. D’ailleurs, il ne s’est jamais rendu au royaume, alors qu'il avait reçu plusieurs invitation de Rabat. En effet, le 21 mars 2015, soit seulement trois jours après l’attentat terroriste contre le Musée Bardo à Tunis, Mohammed VI envoyait Salaheddine Mezouar, alors ministre des Affaires étrangères, présenter ses condoléances à l’ancien président tunisien et par la même occasion le convier à effectuer un déplacement officiel au Maroc. Une invitation relancée lors de la rencontre du même Mezouar avec Essebsi, le 12 juillet 2016 au palais Carthage. La Tunisie était une nouvelle fois la cible d’une attaque terroriste ayant visé le 3 juillet des touristes sur une plage de Sousse.

Essebsi ignorait les appels du Maroc

Essebsi ignorant ses invitations, les relations entre les deux pays maghrébins en ont pris un sérieux coup. En témoigne l’accueil très froid réservé par les autorités marocaines à l’ex-chef du gouvernement, Habib Essid, en visite au royaume en novembre 2016, au point que les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur qui l’accompagnaient n’avaient pu se réunir avec leurs homologues marocains pour aborder la sécurité et la lutte contre les groupes terroristes. Et pourtant les deux Etats bénéficient du titre d’alliés majeurs des Etats-Unis en dehors de l’OTAN. Un statut qui devait normalement les rapprocher.

Son successeur, Yousseh Chahed, n’a eu guère plus de chance lors de sa visite à Rabat en juin 2017. Il est rentré dans son pays sans être reçu par le roi Mohammed VI, autre signe de mécontentement de la politique menée par Essebsi.

Une froideur dans les relations entre les deux pays qui tranche avec la proximité affichée en avant 2015. Ainsi, le 13 février 2014 à Rabat, le souverain avait accordé une audience à l’ancien Premier ministre, Mehdi Jomâa. Cinq mois plus tard, il le recevait à nouveau mais cette fois à Tunis alors que le roi effectuait une longue visite privée en Tunisie. 

Une proximité qui semble être de l'histoire ancienne. L'éloignement d’Essebsi du Maroc et son rapprochement avec l’Algérie, a été d'ailleurs analysée par l’ancien président tunisien Moncef Marzouki. «Peu de Tunisiens savent à quel point le régime algérien déchu a contribué à la victoire de la contre-révolution en 2014» en Tunisie, avait-il révélé en mai dernier.

En 2013, le président Abdelaziz Bouteflika réservait un accueil chaleureux à Béji Caid Essebsi alors chef du parti de l’opposition Nidaa Tounes.

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