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Tribune

Le futur gouvernement devra accompagner les MRE

La création d’un ministère dédié aux marocains résidant à l’étranger (MRE) était vivement saluée et considérée comme une reconnaissance de la citoyenneté à part entière de ces migrants ayant dû quitter leur pays natal pour diverses raisons (notamment économiques) pour vivre à l’étranger tout en gardant l’espoir d’y revenir un jour et y rester définitivement après avoir participé à sa prospérité économique. Cependant, le rêve des plus optimistes devait se transformer en un cauchemar quand ils découvrent que le ministère précité était crée ou au moins destiné essentiellement à attirer les capitaux des migrants marocains sans aucun accompagnement efficace des MRE surtout en situation précaire et, en tout état de cause, ce ministère était incapable de répondre aux besoins sociaux, économiques, culturels et juridiques des MRE.

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Temps de lecture: 3'

En tant que professionnel de droit, je ne peux que constater la carence du gouvernement marocain et l’absence de sa réactivité au moins face à deux situations en France :

1- Le problème des vieux retraités :

La vie d’une grande partie des premiers migrants marocains a connu une fin triste et dramatique à cause des problèmes qu’ils ont dû connaître en faisant valoir leurs droits à la retraite. En effet, ces «Chibanis» devaient travailler dans des conditions déplorables et difficiles en arrivant en France. Profitant de leur illettrisme, de l’absence de permis de conduire, de moyen de locomotion personnel et de leur incapacité de communiquer en langue française, des employeurs peu scrupuleux devaient tirer profit de cette situation et employer ces victimes sans aucune protection sociale et sans déclaration tout en leur versant un salaire précaire et ce, durant de longues années.

En conséquence, en arrivant à l’âge de la retraite, «les chibanis» ne peuvent ni retourner au Bled définitivement parce qu’ils n’ont pas pu constituer un capital leur permettant de vivre dignement, ni pouvoir rester et vivre en France tout en respectant la durée légale leur permettant de bénéficier des aides sociales complétant leurs petites retraites variant entre 30 € et 200 €. En effet, ils n’ont pas pu faire venir leurs familles dans le pays d’accueil car ils ne remplissaient pas les conditions de ressources permettant de bénéficier des procédures de regroupement familial. Résultat : «les chibanis» se retrouvent en infraction vis-à-vis de la loi française et devaient être considérés dans certains cas comme des profiteurs, des tricheurs et des délinquants méritant parfois de comparaître devant le Tribunal correctionnel en risquant la prison.

La réaction du gouvernement marocain était spectaculaire et étonnante : alors que les défenseurs des «Chibanis» essayaient de réfuter les preuves adverses et chercher les failles juridiques notamment les manquements des organismes sociaux à leur devoir d’information, l’administration marocaine fournit à ces-derniers les détails des passages aux frontières des vieux migrants qui mettent en évidence leur non respect des durées imposées par la loi pour bénéficier des aides sociales. Toutefois, si on peut comprendre la coopération entre administrations internationales liées par des accords même informels, il est difficile de comprendre l’absence de tout accompagnement juridique de ces vieux qui permettrait un traitement spécial du cas particulier de ceux qu’on appelle les «Chibanis». Il suffit pour s’en convaincre de lire la Convention de sécurité sociale du 22 octobre 2007 signée entre le Maroc et la France et avant celle-ci celle signée en date du 9 juillet 1965 qui ne traitent ni de loin ni de prêt cette situation humaine triste et dramatique.

Les «Chibanis» ne peuvent survivre actuellement à perpignan, pour ne citer que cet exemple, après la suspension de leurs droits, que grâce aux associations caritatives, ce qui ne peut que blesser leur fierté eux qui ont toujours travaillé et vécu grâce aux fruits de leur travail et de leur sueur.

2- Le séjour des Marocains en France :

Le gouvernement marocain a, là aussi, beaucoup de retard à rattraper puisqu’il n’a pas du tout suivi l’évolution de l’arsenal juridique français dédié aux étrangers. En effet, le Maroc et la France sont liés par un accord en matière de séjour et d'emploi signé en date du 9 octobre 1987 et entré en vigueur en 1994.

Cependant, il suffit de lire ses dispositions réservées aux marocains résidant en France pour déduire qu’elles sont presque obsolètes. Ainsi, par exemple, l’article 1er dispose : «les ressortissants marocains résidant en France et titulaires, à la date d'entrée en vigueur du présent Accord, d'un titre de séjour dont la durée de validité est égale ou supérieure à trois ans bénéficient de plein droit, à l'expiration du titre qu'ils détiennent, d'une carte de résident valable dix ans. Cette carte est renouvelable de plein droit pour une durée de dix ans. Elle vaut autorisation de séjourner sur le territoire de la République française et d'exercer, dans ses départements européens, toute profession salariée ou non».

Une première lecture de cet article pourrait rendre certains marocains optimistes et heureux sauf que les Préfectures ne délivrent plus de titre de séjour valable 3 ans excepté pour les travailleurs saisonniers qui ne peuvent pas bénéficier de ces dispositions parce qu’ils ne sont pas considérés comme résidant en France. D’ailleurs, le tribunal administratif de PAU a fait une application singulière de ce texte (art. 1) en considérant qu’il s’appliquait uniquement aux marocains qui remplissaient les conditions en 1994.

En définitive, les MRE ont le droit de s’attendre après l’adoption de la nouvelle constitution et l’installation du nouveau gouvernement à un changement catégorique de l’approche gouvernementale marocaine réservée à leurs problèmes.

Tribune

Abderrahim Chninif
Avocat
Expert du droit des étrangers et avocat à Perpignan
Témoignage d'un chibani
Auteur : akounkou
Date : le 02 janvier 2012 à 10h25
En réponse à indigène

Les chiffres que j'ai cité sont réels parce qu'ils concernent les gens de mon entourage.
Il s'agit de la retraite sécu + la complémentaire pour des gens qui ont travaillé entre 38 et 40 ans chez Citroën, renault, peugeot.
Tu cites les chiffres: 11000, 12000 ou 10500 dirhams ce qui vaut à peu près:950 euros à1100 euros ce qui est beaucoup plus important que les chiffres de l'article de Yabi qui sont de: 20 à 300 euros
très bonne idée
Auteur : sakki
Date : le 01 janvier 2012 à 18h05
mais hélas cette idée ne verra jamais le jour pourquoi ?
parce que le corps diplomatique chez nous est trop rigide, trop stricte,
ce qu'il faut c'est faciliter les tâches administratives dans les pays d'origine et surtout défendre les investissements des MRE au pays en 5 points
1)impôt juste et non surtaxé(sciemment surtaxé pour demandez des enveloppes au dessous de la table)
2) les affaires dans les tribunaux soient traitées équitablement et non tronquées) par les juges et les avocats et les procureurs
3) tous les locataires doivent avoir un contrat de videz sans faire poiroter le propriétaire pendant des années pour récupérer leur bien
4)une justice soit sérieuse pour punir les locataires et exploiteurs qui détériorent les biens des MRE UNE FOIS LE CONTRAT est fini
5)l'administration doit sans complaisance fournir les démarches et les pièces à fournir pour monter ou créer une entreprise et non donner des fausses informations exprès pour faire encore et encore poiroter les MRE limités par le temps
je suis d'accord
Auteur : MCASAOUI
Date : le 01 janvier 2012 à 12h10
L'article est pertinent. Je suis d'accord avec l'article de Yabiladi. C'est vrai ils pensent qu'à eux (transfert de compétence, transfère de l'argent...) mais dans l'autre sens c'est faible (baisse du prix de la traversée pour les plus démunis : demandée par Yabiladi, on a rien vu venir, faciliter les problèmes administratifs une fois sur place est un voeu pieu car ça nécessite une organisation en amont ; c à d le conslat doit préparer le terrain avant que le RME parte au Maroc).
En conclusion si le nouveau gouvernement souhaite organiser une réunion provoquée par Yabiladi; nous serons prêts à apporter des solutions modernes efficaces et qui tiennent compte des technologies actuelles. C'est un grand chantier. Les ministres précédents des RME ou YAZAMi pour moi ils sont incompétents. Ils sont dans les discours les forums et la réunionite. Exemple les marocains du monde reçoivent (i semblerait 4 millions d'euros ) et pour quelle résultat du néant. Ils ont oblié qu'ils doivent servir la communauté résidente ici. C'est du bricolage.
Je reste persuadé une réunion de 15 personnes avec un futur responsable permettra de résoudre de nobreux problèmes. Reste à choisir les 15 personnes. Nous voulons ni argent ni pouvoir mais passer aux choses sérieuses. Si pour se réunir au Maroc pour manger et aller voir les uns et les autres ça ne sert à rien.
Pensions
Auteur : indigène
Date : le 01 janvier 2012 à 09h59
Bonjour M. AKOUNOU, tout d'abord bonne et heureuse année. Je suis étonné par le montant des retraites que touchent les MRE. Je pensais, peut être à tort, que leurs pensions ne dépassaient pas l'équivalent de 11 voire 12000 dirhams. Si vous pouvez me fournir des infos sur des sites ou autres traitants ce sujet. Pour info 2 de mes oncles ayant travaillés pendant une trentaine d'année dans la sidérurgie perçoivent une pension mensuelle de 10500 dirhams.
Il faut beaucoup de changements pour les MRE.
Auteur : Le vrai de vrai
Date : le 31 décembre 2011 à 18h41
Il faut installer dans les ambassades des conseillers juridiques pour les MRE, compétents dans les affaires judiciaires du Maroc et des pays hôtes, et qu'ils soient indépendants des autres diplomates qui ne sont là que pour leurs propres interets, incompétents, fainéants, sans motivations, matérialistes, jaloux, souvent absents, sans paroles, qui coûtent de l'argent à la communauté marocaine pour rien, et qui peuvent être très dangereux pour leurs victimes.
Des conseillers juridiques peuvent résoudre légalement beaucoup de problèmes des MRE , qu'ils soient au Maroc ou à l'étranger, sans passer par ces bandes de crapules qui traitent actuellement les dossiers litigieux des marocains sans rien résoudre, pour les jeter par la suite dans la poubelle ou les ramener dans leurs valises au Maroc, après la fin de leurs services à l'étranger..
Et arrêtons tous ces déplacement 4 étoiles de de la majorité des délégations marocaines au service des immigrés qui ne viennent à l'étranger que pour faire leurs propres courses, et classer des centaines de dossiers sans suites.
C'est le temps des changements, et un nettoyage approfondi de nos institutions doit être fait en toute urgence pour le bien de tous.
Dernière modification le 31/12/2011 18:46
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