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Grand Angle

Dans sa guerre contre le Maroc, le Polisario joue la carte du trafic de drogue

Le Polisario a bien plusieurs cordes à son arc qu’il actionne au grès des circonstances régionales et internationales. L’une d’elle est la lutte contre le trafic de drogue qui serait en provenance du Maroc. Il a d’ailleurs saisi le Conseil de sécurité à ce sujet.

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Dans le cadre de l'opération menée dans la région de Rous Timlouza, neuf individus ont été arrêtés selon le Polisario. / Ph. DR
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Visiblement, le Polisario a choisi cet été la lutte contre le trafic de drogue comme principal arme de sa politique sur la scène internationale. Celle-ci a temporairement pris de l’ampleur ces derniers jours au détriment des traditionnelles cartes des ressources naturelles et des droits de l’Homme.

En témoigne le traitement donné par la direction du Front à la saisie, le 10 juillet dans la région de Rous Timlouza, de plus de 1 500 kg de cannabis, d’une mitrailleuse et deux kalachnikovs.

Des voix dans les camps de Tindouf avaient fait état de l’arrestation au cours de cette opération «de neuf ressortissants étrangers de nationalité marocaine», dans une zone que le Polisario qualifie de «territoire libéré». Des médias marocains avaient également relayé l’information.

Ce n’est que le 14 juillet que le «ministère de la Défense» du mouvement séparatiste a officiellement communiqué sur cette affaire, en passant sous silence la nationalité des personnes arrêtées. Un comportement qui n’est pas sans soulever des interrogations alors qu’en juillet 2017, les mêmes services avaient insisté sur la nationalité marocaine d’un groupe composé de 19 trafiquants de drogue arrêtés par des militaires du Front.

Le Conseil de sécurité saisi

Ce nouvel incident a été vite récupéré par la direction du Front pour lancer une offensive sur la scène internationale. Le 16 juillet, l’agence SPS fait état de la teneur d’une lettre du représentant du Polisario à l’ONU, adressée au représentant du Pérou aux Nations unies dont le pays assure durant ce mois la présidence tournante du Conseil de sécurité.

Une correspondance dans laquelle le mouvement rappelle le déroulé de l’opération du 10 juillet avant d’accuser ouvertement les FAR «de trafic de drogue et d’êtres humains». Et d’estimer que cette implication présumée «constitue une menace pour la paix et la sécurité au niveau régional et international».

A dessein d’étayer sa version, Sidi Mohamed Ammar a également puisé dans le dernier rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) où le royaume est pointé du doigt pour sa production du cannabis qui traverse les frontières.

Cette utilisation, par le Polisario, de la carte du trafic de drogue intervient dans un contexte particulier, marqué par le léger retrait de celle des ressources naturelles. Un dossier sur lequel le mouvement de Brahim Ghali ne manquera pas de rebondir dans les mois à venir, notamment avec le probable examen de la Cour de justice de l’Union européenne du nouveau recours du Polisario contre la ratification par toutes les organisations de l’UE de l’accord de pêche conclu avec le Maroc.

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