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Grand Angle

Au Maroc, la plupart des meurtres sont commis par un partenaire ou un proche

Une étude de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNDOC) révèle que les principaux responsables de meurtres au Maroc sont des partenaires de vie de leurs victimes ou des membres de la famille. Difficilement réalisée par manque de données chiffrées dans certains pays, l’étude conclut que dans l’ensemble, ces crimes font plus de morts que les conflits armés.

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Photo d'illustration / Ph. Stephanie March (ABC News)
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Dans le cas du Maroc, un membre de la famille ou un partenaire intime (époux, conjoint, amant…) d’une victime de meurtre est plus susceptible d’en être l’auteur. Ce constat, parmi d’autres, fait partie d’une étude de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNDOC) sur les crimes commis à travers le monde et ayant conduit à une mort. Rendue publique lundi, celle-ci révèle par ailleurs que les activités criminelles font plus de morts que les conflits armés.

En effet, 464 000 personnes ont été tuées dans des homicides et des féminicides en 2017, au moment où 86 000 personnes ont perdu la vie dans des conflits armés sur la même période. Concernant le Maroc, le rapport indique que la plupart des cas impliquent un proche. Dans ce sens, les données disponibles de 2016 montrent que la proportion la plus élevée de meurtres de cette forme au Maroc se situe autour de 29%, un chiffre similaire à celui enregistré au Canada, en France et au Sri Lanka.

Par ailleurs, 8% des meurtres dans le royaume sont liés à un vol qualifié, classé dans cette étude comme deuxième type d’activités criminelles conduisant à la mort dans le pays. Quant à ceux commis par des bandes organisées, ils se situent autour de 3%.

Des meurtres sous l’effet de l’alcool

Selon les chiffres disponibles sur les homicides de 2013 à 2016, 100% des victimes déclarées sont des hommes. Dans 19% des cas, leur meurtre a été commis sous l’effet de l’alcool, selon les données disponibles de 2012 à 2015 pour le Maroc.

A titre de comparaison, seuls 12% des auteurs d’homicide ont agi en état d’ivresse en Algérie, tandis que les taux les plus élevés sont enregistrés en Finlande (56%), au Canada (57%), au Kazakhstan (58%), en Mongolie (68%), en Lituanie (79%) et en Biélorussie (82%).

Le rapport des Nations unies indique que le constat d’une tendance haussière des homicides en Afrique du Nord se base sur les chiffres de deux villes seulement, à savoir Alger (Algérie) et Casablanca (Maroc), où les données étaient disponibles.

La même enquête note que 3% des meurtres au Maroc sont commis à l’aide d’une arme à feu (2015). On retrouve les pourcentages les plus élevés en Amérique latine, où le Paraguay et le Panama ont enregistré 65% la même année, le Brésil 72%, la Colombie et le Honduras 73%, la Jamaïque, la Trinité-et-Tobago 81%, le Salvador 83% et le Porto Rico 92%.

Par ailleurs, la même source alerte sur la plus grande part des homicides volontaires en 2017, enregistré dans les Amériques (37%), suivie de l’Afrique, qui représente un peu plus du tiers (35%) du total. Malgré sa grande population, l’Asie représente moins du quart de ces cas (23%), tandis que l’Europe (4,7%) et l’Océanie (0,2%) représentent des chiffres faibles.

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