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Grand Angle

L’équation marocaine : Faible pluviométrie, croissance économique au ralenti

Après deux bonnes saisons agricoles qui ont eu un impact positif sur les indices de développement, l’économie nationale devrait fléchir en 2019 en raison du ralentissement des activités économiques. C’est ce qu’indique le Haut-commissariat au plan (HCP) qui prévoit, par ailleurs, un scénario moyen pour l’année 2020.

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Photo d'illustration / Ph. DR.
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Une régression de 40%. C’est le taux, comparé à 2018, qu’enregistre la production céréalière cette année, avec une récolte de 61 millions de quintaux. Ce chiffre parmi d’autres a été présenté, ce mercredi par le HCP à Casablanca, en présentant les données relatives à la situation économique du Maroc en 2019 et ses prévisions pour l’année 2020. En somme, «la croissance économique nationale serait de 2,7% en 2019 au lieu de 3% enregistré en 2018».

C’est en grande partie parce que l’économie marocaine dépend encore beaucoup du secteur agricole, soumis à son tour aux conditions climatiques, qu’elle sera impactée d’ici la fin de l’année par cette baisse. Par conséquent, «le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en repli de 2,1%, contribuant négativement à la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 0,3 point en 2019, au lieu d’une contribution positive de 0,3 point une année auparavant», fait savoir l’institution.

Une évolution proche de la stagnation

Concernant les activités non-agricoles, elles connaissent une légère amélioration (3,2%) comparé aux chiffres de l’an dernier (2,8%). En effet, les activités secondaires ont connu un accroissement de 3,5% au lieu des 3% enregistrée en 2018. De son côté, le secteur tertiaire connaît une progression de 3%, légèrement en hausse depuis l’an dernier où il a enregistré une évolution de 2,7%.

Si ces chiffres ne sont pas dans le rouge, «ils ne permettent pas en tout cas d’enregistrer une nette évolution, au vu du rythme par lequel ils se développent et qui est plutôt proche de la stagnation», indique Ayache Khellaf, secrétaire général au HCP. Le secteur secondaire, lui, connaîtra une lente évolution également, ne dérogeant pas à la règle du premier. Ainsi, le HCP prévoit pour cette année un taux de croissance de 3% dans l’industrie, grandement influencée par la contribution de l’industrie chimique qui progresse de 5,7%.

Les prévisions des autres secteurs industriels tournent autour de la moyenne. La croissance du secteur automobile ralentira à 3%. Impacté par le ralentissement de l'activité automobile au niveau mondial. L'activité de la mécanique métallurgique et électrique au niveau national subit ce ralentissement, n’évoluant que de 3% pour 2019.

Le secteur du textile évoluera à 3,8% soumis à la forte concurrence extérieure ainsi que les défis de financement. L’agroalimentaire quant à lui devrait croitre de seulement 2,8% cette année.

Un atterrissage qui se confirmera dans les prochains mois

Du côté du BTP, une légère amélioration est enregistrée avec une croissance de 1%, traduisant un régime à faible performance au niveau de la production de logement depuis 2012. Le HCP l’explique par «les impulsions portées par la baisse des taux d’intérêts et les différents programmes d’habitat lancés par les pouvoirs publics restées insuffisantes pour permettre l’enclenchement d’une véritable phase de reprise du secteur». Enfin la croissanxe du secteur tertiaire devrait se situer entre 3 et 4%. 

Cette situation économique est consacrée par ce que considère le HCP comme «un gap structurel entre le niveau des exportations et celui des importations», qui fragilise la contribution de la demande extérieure nette à la croissance. En effet, l’institution estime que les efforts de promotion des exportations ne suffisent pas pour donner un véritable souffle à l’économie nationale.

De plus, le HCP pointe du doigt les accords internationaux de libre-échange avec le Maroc, indiquant qu’ils «demeurent incapables de réaliser les objectifs escomptés», au vu du déficit de ces accords et de leur impact sur la balance extérieure et les recettes douanières.

«Un effort supplémentaire en terme d’amélioration de la compétitivité des produits locaux et de leurs commercialisation», s’impose selon le HCP, dont le numéro un, Ahmed Lahlimi, recommande notamment de mieux intégrer les petites et moyennes entreprises dans le tissu du développement économique national.

En attendant, l’année 2020 connaîtrait une très légère amélioration, le PIB enregistrant une croissance de 3,4% en 2020 au lieu de 2,7% prévue pour 2019, selon les perspectives de l’économie nationale pour l’année prochaine, telles que prévues par le Haut-commissariat au Plan au cours de cette même présentation.

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