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Grand Angle

Hirak du Rif : La gestion des événements d’Al Hoceima, «la meilleure depuis l’indépendance du Maroc» [rapport]

Dans son rapport sur le Hirak du Rif, le délégué interministériel aux droits de l’Homme (DIDH), Ahmed Chaouki Benyoub a estimé que la gestion des manifestations par les autorités de sécurité dans la région est considérée comme «la première meilleure pratique de l'histoire du Maroc depuis son indépendance». Le document met aussi en avant la «sagesse» des forces de l’ordre et l’«interactivité» du gouvernement et des partis politiques.

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Le délégué interministériel aux droits de l’Homme (DIDH), Ahmed Chaouki Benyoub. / Ph. MAP
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C’est ce jeudi 4 juillet, le délégué interministériel aux droits de l’Homme (DIDH), Ahmed Chaouki Benyoub a dévoilé son rapport attendu sur le Hirak du Rif et la protection des droits de l’Homme. Selon le document que Yabiladi a pu consulter, le délégué interministériel a souligné que le problème de l'éducation et de la santé ont constitué la principale revendication sociale à Al Hoceima.

«La nation marocaine a adhéré aux événements d'Al Hoceima sans leur tourner le dos», estime-t-il dans son rapport qui souligne la «volonté suprême de l'État» marocain et les «décisions stratégiques institutionnalisant la réconciliation depuis le début du millénaire».

Le rapport d’Ahmed Chaouki Benyoub ne tarit pas d’éloge sur l’approche des autorités sécuritaires avec les manifestations. Il déclare ainsi que les autorités de sécurité chargées de maintenir l'ordre public «et malgré les actes de violence perpétrés contre elles par des personnes cagoulées, ont réussi à maintenir le calme et à protéger les droits et les libertés pendant plus d'un an et demi avant que ces événements dégénèrent et impactent l’ordre public». L’occasion pour lui d’affirmer que la gestion du Hirak du Rif par les forces de sécurité est considérée comme «la première meilleure pratique de l'histoire du Maroc depuis son indépendance en 1956».

Le rapport considère que le traitement du Hirak du Rif était «différent» de ce qui s'était passé il y a soixante ans, en 1958. «Il n'est pas nécessaire de comparer avec ce qui se passe dans la gestion des tensions dans l'environnement régional, qui ont également commencé pacifiquement et se sont terminées par des effets dévastateurs», ajoute le document.

La «sagesse» des forces de l’ordre et l’«interactivité» du gouvernement et des partis

Revenant au Hirak, Ahmed Chaouki Benyoub affirme que «la gestion des forces de sécurité des événements d’Al Hoceima - compte tenus de leur taille et leur poids - et sa préoccupation à veiller au caractère pacifique dans un premier temps tout en tolérant les agressions dont elles ont fait face, [constituent] une étape constitutive dans l'équation de la sécurité et des droits de l'Homme».

Le rapport rappelle qu'au moins 500 manifestations et rassemblements avaient été organisés au cours d'une période de cinq mois. «Comme tout le monde le sait, au cours de cette période, il n’y a pas eu de recours à la force. Les manifestations ont été traitées avec de la sagesse et un esprit de retenue, en prenant en considération que le droit de grève et de manifestation est garanti constitutionnellement et légalement», estime le rapport.

Celui-ci précise, en ce qui concerne l’interaction du gouvernement avec le Hirak du Rif, que l’exécutif a réagi «de manière harmonieuse», rappelant que «17 visites ministérielles» ont été effectuées dans le Rif. «Bien que les militants n'y aient pas répondu favorablement», ces visites ont constitué «l'expression de la main tendue et du rôle de l'autorité exécutive», poursuit le document.

Ce dernier évoque aussi l’interaction de l’institution législative et affirme que la classe politique, par l’intermédiaire du Parlement, avait «interagit» à travers avec les questions des groupes et des groupements parlementaires et ce, au niveau des deux chambres de l’hémicycle. «Elle s’était comportée avec un esprit de préoccupation nationale commune, en solidarité avec ce qui se passait à Al Hoceima et était préoccupée par le résultat des événements», poursuit le rapport qui ne manque pas de mettre en avant l’absence des «notions de majorité ou d’opposition» dans ces questions.

«L’urgence de procéder à une évaluation complète»

Abordant les mesures judiciaires, Ahmed Chaouki Benyoub a rappelé que le Procureur général agissait «en tant que gardien de l'ordre public, en adaptant les actes qui lui étaient référés d'une manière qui penche vers des délits plutôt que des crimes». Le délégué interministériel a précisé avoir traité les décisions prises à la suite des événements d'Al Hoceima en tant que «données factuelles et judiciaires extraites du travail des tribunaux», arguant qu’il n’a «pu que respecter et restera réticent à commenter les convictions des juges».

Le rapport conclut avec l’urgence de procéder à une évaluation complète, qui prend en considération - dans la logique, les objectifs, le diagnostic et l'identification des problèmes de développement-, les besoins de la population, des indicateurs d'accès aux services publics, l'éducation des filles, la qualité de l'éducation, la réhabilitation du système de santé et l'accès aux services de santé.

Le rapport du délégué interministériel aux droits de l'Homme recommande la poursuite de la réconciliation avec la mémoire et le terrain, la consolidation des acquis et l'amélioration de la situation des droits de l'Homme, le renforcement du rôle de la société civile dans le suivi, le diagnostic et la proposition, ainsi que la poursuite et l'enrichissement du dialogue public et l'amélioration de l'approche des droits humains.

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