«Mes parents viennent du Maroc, mais je suis née en banlieue parisienne. Je suis une beurette, en tout cas c’est comme ça qu’on appelait les filles arabes dans les années 80.»
C’est par ces mots que débute le documentaire «On nous appelait beurettes» de Bouchera Azzouz. Une plongée dans l’enfance de quatre femmes issues de l’immigration maghrébine en France. Emprunt de nostalgie, les récits de vie de ces quatre mousquetaires n’en demeurent pas moins poignants. Duels à fleuret moucheté contre la pauvreté, combats contre le racisme, et guerre contre le patriarcat et la misogynie.
Fil directeur du documentaire, le féminisme populaire constitue le fil d’Ariane de la vie militante de la réalisatrice. Après avoir mis en exergue le courage et la résilience des femmes immigrées dans le documentaire «Nos mères, nos daronnes», Bouchera Azzouz continue le travail de mémoire en rappelant l’émergence douloureuse de ces femmes maghrébines partagées entre deux identités et devant lutter pour choisir librement leur destin.
Tels les mousquetaires du roman d’Alexandre Dumas, défendant l’honneur de la reine de France face au cardinal de Richelieu, les parcours de vie de Bouchera et de ses trois copines d’enfance pourraient faire l’objet d’un roman de cape et d’épée en l’honneur des femmes en général et de celles issues de l’immigration en particuliers.
Pour l’émission d’aujourd’hui, je vais avoir le plaisir de croiser le fer avec l’une de ces mousquetaires, le D’Artagnan ayant grandi dans le 9-3, Bouchera Azzouz.
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