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Brest : L’attaque perpétrée devant une mosquée n’est pas un «attentat», selon le parquet

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La mosquée Suuna de Pontanézen, à Brest (Finistère), a été la cible d’une fusillade jeudi 27 juin. / Ph. Fred Tanneau – AFP
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L’attaque perpétrée jeudi 27 juin devant une mosquée à Brest, dans laquelle deux hommes ont été blessés, n’est pas un «attentat», a annoncé le parquet ce vendredi 28 juin, indique l’Agence France-Presse.

«Les éléments recueillis à l’heure qu’il est ne permettent pas de considérer qu’il s’agit d’un attentat», a assuré le procureur de la République à Brest, Jean-Philippe Récappé, soulignant que la section antiterroriste du parquet de Paris ne s’était pas saisie de l’affaire. C’est la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Rennes qui est chargée de l’enquête.

Hier, un homme a tiré plusieurs coups de feu devant la mosquée Sunna de Pontanézen, à Brest, avant de prendre la fuite. L’auteur présumé des coups de feu a été retrouvé mort après la fusillade, à quelques centaines de mètres de sa voiture. «Tout laisse à penser qu’il se soit suicidé», a déclaré le procureur, précisant qu’avant les faits il avait adressé une lettre, accompagnée de la photocopie de sa carte d’identité, justifiant son passage à l’acte.

Pour Me Ouadie Elhamamouchi, contacté par notre rédaction, «il y a un certain nombre d’indices qui peuvent conduire à la qualification d’attentat, c’est-à-dire au fait d’attenter à quelqu’un. Il s’agit en l’occurrence d’un acte délibéré, d’un acte qui peut être considéré comme politique, notamment par rapport à la personne visée – un imam et une autre personne –, au lieu – devant une mosquée –, au mode opératoire – l’utilisation d’une arme à feu. C’est aussi un acte assumé, revendiqué à travers une lettre dans laquelle l’auteur explique son geste.»

Et d’ajouter : «La seule question qui demeure, c’est celle de la responsabilité ou de l’irresponsabilité pénale : soit cette personne était responsable pénalement, soit elle était partiellement déséquilibrée, ce qui signifie que le discernement était altéré, soit elle était totalement irresponsable dans le sens où le discernement était aboli. Seul une enquête approfondie permettra de le dire. Etant donné que la personne est décédée, on pourra peut-être enquêter auprès de son entourage, sur ses antécédents éventuellement.» Me Elhamamouchi juge enfin «la communication du ministère public un peu prématurée pour évacuer aussi rapidement l’infraction d’attentat».

Article modifié le 28/06/2019 à 16h38

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