Revenus modestes, mais championnes de l'épargne. C'est ainsi que le profil des Marocaines immigrées en Italie est ressorti du rapport du CESPI relevant du Fonds de développement des Nations unies pour le développement agricole (FIDA). En effet, leur salaire moyen est inférieur de 24% à ce que gagnent leurs homologues italiennes, mais cela ne les empêche pas de savoir gérer leur argent.
Le rapport, intitulé «Intégration financière des femmes et le rôle des envois de fonds, regard sur quatre communautés de migrants en Italie», s’intéresse à la gestion de l’épargne par les femmes issues de l’immigration et vivant en Italie, d’origine marocaine, philippine, sénégalaise et ukrainienne, rapporte l’agence de presse italienne ANSA. Le rapport souligne ainsi la grande capacité des expatriées marocaines à subvenir aux besoins de leurs familles et de leur foyer, même lorsqu’elles «souffrent des conséquences des disparités socioéconomiques et d’égalité salariale».
Selon la même source, les transferts de fonds par ces femmes à leurs proches vivant au Maroc restent en effet 13% plus faibles que ceux envoyés par leurs homologues masculins. Par ailleurs, l’étude révèle que les femmes ont moins accès aux banques que les hommes immigrés. Près de 83% de ces derniers ont un compte bancaire, contre 60% des femmes.
Les Marocaines épargent le double des Italiennes
Dans un autre registre, le rapport révèle un «écart salarial important», faisant que les femmes gagnent en moyenne un salaire inférieur à hauteur de 21% comparé aux hommes, ce qui ne change en rien leurs «compétences financières dans l’épargne».
En effet, les femmes arrivent à mettre de côté 36% de leurs revenus soit le double de leurs concitoyens italiens non-immigrés. En outre, les données sur le nombre de prêts consentis par une institution financière montrent un écart. Plus de 19% des prêts sont accordés aux Marocains, contre 16% pour les Marocaines.
Ce rapport a été présenté lors d’un séminaire sur «l’intégration financière des femmes et le rôle des transferts d’agent», organisé par l’Institut Aspen d’Italie, Aspen pour l’Europe et le Fonds des Nations unies pour le développement agricole, en coopération avec le projet «Nous, femmes, autonomisons le monde», sous l’égide du ministère italien des affaires étrangères.