Dans un contexte tendu, El Othmani convoque deux réunions cruciales pour l’avenir du PJD

Le 6 juillet prochain, le secrétariat général du PJD tiendra une «longue réunion», a révélé ce mardi Sliman El Amrani dans une déclaration au site d’actualité de la Lampe. Une sorte de retraite au cours de laquelle, les membres de l’instance auront à examiner deux grands axes : «le premier se rapporte au contexte politique général (au Maroc) et la place qui y occupe le parti et le deuxième sera consacré à la situation organisationnelle du parti durant cette année», a précisé le n°2 du parti.

Cette réunion intervient alors que les islamistes poursuivent les sessions de leur «Dialogue interne» au niveau des régions et provinces. Une initiative, lancée par Saad-Eddine El Othmani en 2018 mais sans réussir -du moins jusqu’à présent- à prémunir la formation des divisions internes.

El Othmani sous pression

Les divergences au sein de la section régionale d’Agadir en est d’ailleurs le parfait exemple. Malheureusement, et au grand dam des PJDistes, elles sont loin d’être un cas isolé. On apprend ainsi que les islamistes à la marie d’Oujda s’écharpent sur l’opportunité d'une signature avec les élus du PAM d’un document appelant à la tenue d’une session extraordinaire du conseil communal de la capitale de l’Oriental, consacrée à démettre les présidents des commissions.

Le PJD de Saad-Eddine El Othmani est également sous pression de la part de parties externes au parti. Le chef du gouvernement doit impérativement convaincre son groupe de députés de lever son «véto» sur le projet de la loi-cadre sur l’enseignement. Un texte adopté au conseil des ministres le 20 août 2018, et qui attend toujours son adoption par la Commission de l’Enseignement, Communication et Culture à la Chambre des représentants.

«Les chances que le secrétaire général réédite l’exploit avec la loi organique sur l’opérationnalisation de la langue amazighe, sont minces», nous confie une source au sein PJD. «Sa mission s’annonce rude alors que certaines parties ne cessent de lui mettre des bâtons dans les roues. En témoigne, le rejet de la candidature de l’avocat Abdessamad Idrissi pour entrer au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Un refus qui ne fait que fragiliser davantage l’autorité d’El Othmani», explique la même source. 

Outre la retraite du 6 juillet, le secrétariat général a programmé pour le 13 août une rencontre de tous les membres des secrétariats régionaux et membres des bureaux nationaux des structures parallèles. 200 personnes y prendront part à cette première réunion du genre, a annoncé Sliman El Amrani. C’est dire l'importance de ces réunions estivales pour l’avenir du PJD à deux années des législatives de 2021.