Les faits se sont passés à la 54ème minute du match, rapporte Eurosport. Kamel Chafni reproche à l’arbitre-assistant Johann Perruaux de ne pas avoir signalé une faute. Il se dirige ensuite vers le juge de touche, totalement hors de lui. C’est alors que Tony Chapron, l’arbitre central accourt et sort un carton jaune à l’encontre de Chafni. L’international d’origine marocaine éclate de colère et pousse du bras Chapron. La seconde sanction tombe : Chafni se prend un carton rouge et est expulsé du terrain. Le match se termine par une victoire de Brest avec un score de 1-0.
«Ca ne doit pas exister dans le monde du foot !»
Après le match, Kamel Chafni passe de studio télé en studio radio pour expliquer sa version des faits relayés massivement dans toute la presse sportive de l’hexagone.
"Je vais pour voir l'arbitre de touche pour qu'il m'explique pourquoi il n'a pas sifflé un coup franc à deux mètres de lui. J'ai peut-être été un peu agressif aussi et il m'a répondu +dégage l'Arabe!+", explique le joueur sur le plateau de l’émission Canal Football Club de Canal +, souligne l’AFP.
«Je pars voir M. Chapron car c'est un incident grave et il me met un carton jaune sans essayer de comprendre, puis il me met un carton rouge alors qu'il y a eu insulte raciste, j'en veux à M. Chapron, c'est une situation grave, il donne un carton sans réfléchir, c'est regrettable aussi […] ça ne doit pas exister dans le monde du foot, ni ailleurs, j'espère que cette personne sera sanctionnée, je fais confiance à la justice sportive"" ajoute-t-il en expliquant qu’il compte porter plainte, ainsi que le club d’Auxerre afin que l’arbitre mis en cause ne puisse plus exercer son métier. Chafni attend également de sa part des excuses publiques.
Version de l’arbitre
De son côté, l’arbitre mis en cause dans cette affaire conteste les accusations de Chafni. En plus de nier, il est fortement soutenu par Marc Batta le directeur national de l’arbitrage au sein de la Fédération Française de Football. Sur RMC sport ce week-end, Marc Batta a apporté son soutien à l’accusé.
«Ce sont des accusations graves qu’il faut vérifier et confirmer. A ce jour, je porte toute ma confiance à Monsieur Perruaux. Je sais qu’il a fait des actions humanitaires. Je ne vois pas comme il aurait pu basculer dans sa façon d’agir. J’ai eu l’assistant et l’arbitre. Ils m’ont confirmé ne jamais avoir insulté, mais avoir dit ‘’dégage’’. C’est déjà un terme pas très approprié pour un arbitre, mais aller jusqu’à l’injure raciale. Il y a un grand écart. Il faudra le prouver.» a-t-il insisté à la radio.
Prouver, reste ce qu’il y a de plus difficile à faire pour Kamel Chafni. Il a néanmoins affirmé au micro de RMC qu’il disposait d’un témoin. « Larsen Touré (Brest) m’a confirmé, Roy Contout m’a dit qu’il avait entendu ''Dégage !" et autre chose. Il n’est pas sûr à 100%. Le kiné de Brest, quant à lui, est certain sur le ‘'Dégage !", et après ça dépend. Je ne sais pas où sont placés les gens à ce moment-là» explique t-il.
Ouverture d'une enquête
Sans attendre, la Ligue de Football Professionnel s’est emparée de l’affaire. Elle a émis un communiqué de presse dans lequel elle demandait l’ouverture d’une enquête suite aux accusations de Chafni «afin que toute la lumière soit faite le plus rapidement possible sur cette affaire», fait savoir le communiqué.
En attendant les résultats de l'enquête, une chose est sûre : la polémique issue de cette affaire ne vient pas redorer le blason du football français quelques mois après le scandale des quotas ethniques proposés en avril dernier par les dirigeants du football dont l’entraîneur Laurent Blanc.