Menu

Grand Angle

Maroc : Une fauconnerie de plus de 10 siècles menacée

Cette pratique importée du Moyen Orient et transmise de père en fils à travers de nombreuses générations, se fait de plus en plus rare depuis quelques décennies au Maroc. A Abou Dabi, par contre un festival international a célébré la fauconnerie du 11 au 17 décembre dernier. Des professionnels de cet art très ancien pratiqué dans plus d'une quarantaine de pays se sont réunis dans la capitale Emiratie. Parmi eux, le Secrétaire général de l'association marocaine des fauconniers Al Noubala qui a profité de la manifestation pour déplorer la dépréciation de ce patrimoine ainsi que le manque de soutien notamment financier des autorités marocaines.

Publié
La fauconnerie ou méthode de chasse traditionnelle en voie de disparition au Maroc
Temps de lecture: 2'

Bien que son origine semble provenir d’Asie Centrale, la fauconnerie ou l'art d'élever, de dresser et de conduire certains rapaces à la chasse s’est profondément incrustée dans le patrimoine culturel marocain. «La tribu des Beni Hilal, qui venait du Moyen Orient, s’est installée au Maghreb et y a introduit la fauconnerie au 12ème siècle», témoigne Abdelhak Chaouni, secrétaire général de l'association marocaine des fauconniers Al Noubala Chaouni. «Il est incroyable» juge Ali El Houthi, fauconnier de son état, qu’elle soit peu connue actuellement alors qu’elle s’est effectuée jusqu’aux derniers instants de la colonisation. Cet art très ancien, qui remonterait à l’antiquité selon les historiens, a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le 16 novembre 2010.

Avertissement : une disparition annoncée

Dans une interview accordée au quotidien Middle East Online, Abdelhak Chaouni tire la sonnette d’alarme. La fauconnerie à cheval par exemple qui est un style ancien tend à disparaitre aujourd'hui dans le désert, puisque on utilise de plus en plus des véhicules motorisées. «A moins que les pays nord-africains ne prennent des mesures sérieuses pour la préserver, la fauconnerie n’existera plus». L’exode rural vers les villes ainsi que l'absence d’une solide réglementation sur la chasse des proies a rendu difficile, selon Chaouni, l’exercice de la fauconnerie, qui pourtant existe depuis plus de 12 siècles au Maroc. Seulement 40 à 50 fauconniers au Maroc sont affiliés aux deux seules organisations existantes, dont l’une qu’il dirige. L’homme déplore profondément le manque de soutien du gouvernement marocain à promouvoir et à préserver ce patrimoine ancien. Chaouni prévoit un plan actif pour la préservation ainsi que la promotion de la fauconnerie dans tout le pays.

A Abou Dabi, un festival international célèbre la fauconnerie

Les fauconniers marocains ont pris part au second Festival international de la fauconnerie qui s'est terminée le 17 décembre dans la ville d'Al Ain à Abou Dabi. Le faucon, oiseau majestueux, fait partie intégrante des traditions Emiraties. La fauconnerie, méthode de chasse traditionnelle des hommes du désert s’appelle aux Emirats Arabes Unis le «sport des princes». Traditionnellement réservé aux cheikhs, le faucon occupe une place très importante dans la culture des Émirats Arabes Unis et figure sur tous les billets de banque de l'émirat. Grâce aux efforts de l’Emirat, la fauconnerie a été inscrite sur la liste des patrimoines culturels immatériels de l'humanité.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com