Drôle d’odyssée pour des voyageurs espagnols à l’aéroport de Marrakech

Les Faits ? Dimanche dernier, Easyjet, compagnie aérienne low cost, basée à Londres, annulait un vol en partance de Marrakech, et à destination de Madrid. 155 passagers espagnols se trouvaient alors coincés à l’aéroport de Marrakech, selon le quotidien espagnol El Pais. Devant un manque de communication de la compagnie aérienne britannique, qui n’explique pas aux passagers les raisons de l’annulation de leur vol, ni les mesures prises pour gérer leur situation, ceux-ci laissent éclater leurs colères (compréhensible), et organisent un sit-in devant la porte d’embarquement n°6.

C’est alors que va débuter un long calvaire pour ces voyageurs, qui réclamaient à la compagnie d’assurer leur prompt retour en Espagne, ou, à défaut, de les prendre en charge. À mesure que les heures s’égrainent, les malheureux passagers ont de plus en plus l’impression d’être livrés à eux-mêmes. Fernando Diaz, l’un des concernés, a déclaré au quotidien espagnol La Razón que « 3 employés de l'aéroport nous ont contacté, mais aucun de la société. D'abord, ils nous ont dit qu'ils nous paieraient une nuit d'hôtel, et que nous embarquerions le lendemain (le lundi, ndlr). Mais par la suite, ils nous ont dit que tous les vols étaient pleins jusqu’au 6 janvier ».

Les passagers espagnols se sont également plaints de l’inertie de leur consulat à Casablanca. Pour Diego Ruiz, une autre victime, le consulat d’Espagne a tout simplement « tourné le dos » à ses ressortissants. Dans un entretien téléphonique accordé à El Pais, il déclare : «nous étions à l'aéroport de midi à dix heures du soir sans que personne ne nous donne ni nourriture, ni eau, que nous avons dû payer nous-mêmes… nous les avons eu (le consulat, ndlr) au téléphone mais ils nous ont dit que c'était un problème avec une entreprise privée, et qu'ils ne pouvaient rien faire. »

Après avoir passé la nuit dans un hôtel près de l'aéroport, et devant l'incapacité de la compagnie aérienne à les rapatrier, certains passagers ont commencé à rentrer par leurs propres moyens. « Actuellement, 8 personnes sont parties dans un minibus à destination de Casablanca, où ils prendront un avion », a déclaré Ruiz à El Pais. Les billets coûteraient environ 500 euros. Le problème, tous ne peuvent se le permettre, déplore Ruiz.

Sorti de sa réserve, Easyjet avait fait savoir dans un communiqué officiel, qu’elle assurerait l’hébergement des passagers restants, jusqu’à ce que des places puissent leur être attribuées dans les prochains vols à destination de l’Espagne.

N’en pouvant plus de patienter, certains auraient regagné l’Espagne via une autre société low cost, la compagnie Vueling, selon l'agence de presse espagnole Servimedia. Selon la même source, dans la journée, il n’en restait que 20, attendant que leur situation soit réglée.