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Allô Doc #9 : Le jeûne, le mois de Ramadan et la grossesse

Tout au long du mois de ramadan, Yabiladi vous propose des conseils santé au quotidien. Pour cette neuvième capsule de notre série «Allô Doc», Sabrine Kamal, médecin au service de réanimation et d’urgence de l’aéroport Mohammed V de Casablanca, revient sur le jeûne des femmes enceintes.

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Sabrine Kamal, médecin au service de réanimation et d’urgence de l’aéroport Mohammed V de Casablanca. / Ph. Mohamed Elmajdouby - Yabiladi
Temps de lecture: 2'

Le jeûne du mois sacré peut s’avérer dangereux pour certaines catégories de personnes, dont les femmes enceintes. «Au cours du mois de Ramadan, nous constatons une légère déshydratation chez la femme enceinte, en plus d’un stress métabolique et une hypoglycémie», nous déclare Sabrine Kamal, médecin au service de réanimation et d’urgence de l’aéroport Mohammed V de Casablanca.

Selon elle, ces symptômes s’accentuent durant le premier, le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse alors que les médecins constatent aussi une «hausse de certaines hormones dans le sang, comme la cortisone».

«Certaines femmes affirment que les mouvements du fœtus diminuent lors du jeûne et déclarent craindre que leurs fœtus souffrent. En fait, c’est la respiration du fœtus qui est perturbée par le jeûne. Ce dernier peut même causer des naissances prématurées.»

Sabrine Kamal

Le jeûne des femmes enceintes est parfois déconseillé

Pour la première période de la grossesse (les trois premiers mois de la grossesse), beaucoup de femmes enceintes expérimentent certains nombres de symptômes. «Il s’agit principalement du vomissement qui est en rapport directe avec une hormone, le hCG (Hormone chorionique gonadotrope humaine, produite par le placenta, ndlr). La femme peut ainsi paraître stressée et on peut constater parfois des cas d’évanouissement», nous explique-t-elle, affirmant que ces symptômes s’accentuent avec le jeûne.«Jeûner de 14 à 16h provoque l’augmentation du contenu acide de l’estomac qui ne peut pas arranger les choses. C’est la raison pour laquelle nous conseillons les femmes d’éviter de jeûner au cours de cette période», enchaîne le médecin.

Pour la deuxième période, où le corps de la femme est davantage déshydraté, «la femme peut souffrir d’infections urinaires, ce qui peut provoquer des contractions de l’utérus et accroître ainsi le risque de fausse-couche». «Au cours de cette période, certaines femmes peuvent supporter ces symptômes et donc peuvent jeûner mais il faut consommer beaucoup d’eau», déclare Dr. Sabrine Kamal.

Pour la dernière période, marquée par «l’augmentation de la taille du fœtus et donc du ventre de la future maman», la pression augmente sur l’appareil digestif de la femme enceinte. «De plus, durant ces mois, certaines femmes peuvent développer des symptômes de diabète alors que d’autres deviennent hypertendues», ajoute la praticienne.

Et celle-ci d’insister sur la «nécessité des femmes enceintes, quelle que soit la période de grossesse, de consulter un spécialiste et faire les analyses nécessaires pour déterminer si elle peut jeûner ou pas».

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