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Grand Angle

France : Contre l’oubli, une association propose des distributions de repas pendant le ramadan

Depuis près de dix ans, l’association Ensemble contre l’oubli (ECO) renforce les liens sociaux solidaires au quotidien, en organisant une distribution de paniers aux personnes en situation de rue, surtout pendant l’hiver, ou encore durant le mois du ramadan.

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Edition 2018 de l'opération Ramadan / Ph. ECO
Temps de lecture: 3'

Depuis le début du mois du ramadan en France, une association en région parisienne se charge de donner des ftour aux personnes en situation de rue, toute religion confondue. Il s’agit d’Ensemble contre l’oubli (ECO), qui lance la dixième édition de l’opération «Un repas pour tous, tous pour un repas», dans le cadre de ses actions où elle contre l’exclusion sociale auprès de personnes en errance ou en dessous du seuil de pauvreté.

Créée par la Franco-marocaine Hakima Bendouch et sa meilleure amie Karima Berkouki qui préside l’association, cette dernière se charge de préparer des paniers repas. Ils sont distribués en maraudes aux mineurs, aux personnes âgées ou encore aux parents avec enfants en bas âge, ou toute autre personne en situation de rue que les bénévoles de l’association rencontrent. La distribution de repas peut se faire aussi à travers des tables ouvertes pour accueillir les nécessiteux.

«Pendant le ramadan, des centaines de paniers sont distribués chaque soir», nous explique Hakima Bendouch. «Ce chiffre peut atteindre les 1 500 lorsque l’opération se fait en collaboration avec une autre association», ajoute-t-elle.

Une solidarité qui renforce les liens sociaux

L’association veille à ce que le panier soit varié afin de couvrir les carences alimentaires avec une soupe ou une harira, de la viande et des féculents, du yaourt, des fruits, des dates, de l’eau, des jus et des boissons chaudes (thé et café). Il est distribué en grand nombre en hiver également, pour donner des plats chauds.

«Quelle que soit la période de l’année, les dons bénéficient aux nécessiteux, abstraction faite de toute considération religieuse, puisqu’ils ciblent des situations sociales et pas seulement des communautés religieuses», souligne Hakima Bendouch, qui nous explique que «c’est l’essence de notre religion que d’être solidaire avec nos semblables, quelle que soient leurs origines ou leurs croyances».

Pour préparer les opérations de distribution, toute une organisation s’impose. «ECO lance un appel à bénévolat pour les cuisinières, dont des mamans qui préparent la harira ou des spécialités selon leurs origines», nous explique celle qui est aussi trésorière et co-gérante de l’association.

En fonction de leur situation financière, certaines bénévoles prennent en charge les frais de la préparation des repas, tandis que d’autres sont aidées par l’association elle-même qui leur fournit les ingrédients nécessaires à la préparation des paniers, transportés par un livreur jusqu’aux locaux de l’organisation. Par ailleurs, Hakima Bendouch nous confie qu’ECO repose uniquement sur les dons particuliers, la contribution de mécènes et la participation bénévole des uns et des autres.

«En retour et par souci de transparence, l’association fournit annuellement à ses donneurs un bilan financier détaillé, pour les fidéliser d’une part, mais aussi pour leur donner de la visibilité sur les dépenses auxquelles leur argent est alloué.»

Hakima Bendouch, co-gérante et trésorière de l’association ECO

Des activités au Maroc et ailleurs

Née dans les Yvelines de parents marocains, Hakima Bendouch a suivi des études en sciences de l’éducation, avant d’effectuer un cursus en comptabilité générale. Depuis dix ans maintenant, elle travaille dans la gestion de portefeuilles en bourse. Par ailleurs, elle est engagée dans des activités de bénévolat depuis ses années d’étudiante, pour venir en aide aux enfants et aux écoliers en difficultés. C’est dans la continuité de cet engagement qu’elle cofonde ECO, à travers laquelle elle n’a pas mené des actions sociales qu’en France.

«En 2015 au lendemain des inondations de Sidi Ifni, avec l’aide de l’association We are solidarity, nous avons distribué des kits scolaires aux enfants qui se sont retrouvé coupés de l’école à cause des dégâts», rappelle la militante.

Ces actions ne se sont pas arrêtées là, puisque l’organisation est aussi venue en aide aux Rohingyas, persécutés à Myanmar. En effet et sous l’égide militaire, ECO a effectué en 2018 des distributions humanitaires (habits et fournitures scolaires) dans les camps frontaliers du Bangladesh où les familles ont fui.

L’association a réussi à y appuyer également la construction de madrassa et de trois mosquées, élargies depuis, notamment pour héberger les enfants qui ont perdu tous les membres de leurs familles.

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