Menu

Grand Angle  

Tindouf : Malgré les chars, le Polisario enlisé dans les protestations des sahraouis

Le 27 avril, le Polisario a déployé des chars contre des manifestants réclamant la libre circulation. Ce recours à la force n’a pas dissuadé les sahraouis qui ont repris leur mouvement d eprotestation à Tindouf.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Dans les camps de Tindouf, les manifestations des commerçants réclamant la libre circulation ne faiblissent pas. Le dimanche 5 mai a connu un nouvel acte de colère. «L’accueil réservé à 16 détenus libérés, après presque dix jours d’incarcération, a viré en une protestation de leurs proches réunis dans une 'khaima'. Redoutant l’effet tâche d’huile, une unité de la gendarmerie a fait interruption et procéder à l’interpellation de plusieurs personnes», nous confie une source ayant requis l'anonymat.

Depuis le lancement des contestations, il y a presque un mois, contre les mesures prises par les autorités algériennes limitant les autorisations de sorties des camps accordés aux sahraouis propriétaires de véhicules et camions, le nombre d'individus arrêtés aurait atteint «100» nous indique la même source.

«A l’exception du groupe relaxé hier, les autres sont encore incarcérés dans la prison Eddhaibia. Ils y croupissent sans la moindre annonce de date de procès», souligne-t-elle. On apprend que la direction du Front privilégie plutôt la médiation des chioukhs de tribus pour apaiser la colère des familles.

Les sahraouis de l’étranger également dans le viseur

Les commerçants des camps de Tindouf ne sont pas les seuls victimes des restrictions de circulation, les sahraouis résidents à l’étranger sont également dans le viseur. Les autorités du voisin de l’Est ont lancé une opération de retrait des passeports algériens, privant ainsi de nombreuses personnes légalement installées en Europe de quitter les camps.

Ces documents administratifs sont le sésame essentiel pour ceux, n’ayant pas la nationalité espagnole, et souhaitant s’installer en Europe ou ailleurs. En effet la majorité des pays européens n'accordent aucune valeur juridique aux «passeports» délivrés par la «cour d’appel» des camps de Tindouf, puisque n’émanent pas d’un pays membre des Nations Unies.

«Dans le contexte d’instabilité politique que traverse l’Algérie, ces retraits sont presque normaux», précise notre interlocuteur. Sauf que ce n’est pas la première fois que les Algériens procèdent de la sorte : il y a lieu de rappeler les précédentes campagnes lancées en février 2017.

Face à ce tour de vis sécuritaire, le vendredi 3 mai 2019, des commerçants sahraouis munis de drapeaux du Polisario, ont organisé une manifestation réclamant la libre circulation. Pour l’instant, ceux résidents à l’étranger ne les ont pas encore rejoint. 

Force est de constater que les protestations des 3, 4 et 5 mai ont été ignorées par les médias du Polisario y compris le site Futurosahara, habituellement plus critique vis à vis de la direction du Polisario. Celui-ci avait pourtant consacré une couverture exhaustive de la colère des commerçants du 27 avril.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com