Les démissions collectives de médecins sont une forme de protestation sans fondement juridique et sans impact administratif. C’est ce qu’a déclaré mardi à Rabat le ministre de la Santé, Anas Doukkali. Intervenant lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, le ministre a fait savoir que les démissions interviennent à titre personnel et non collectif, affirmant être prêt à recevoir les démissions individuelles pour les «traiter une par une».
Cité par Lakome, le ministre a affirmé que les portes du dialogue entre son département et les médecins sont ouvertes et que le ministère tente d’institutionnaliser ces négociations. «Le ministère se penche sur l’amélioration des conditions de travail et d’accueil et la réhabilitation des urgences. 800 millions de dirhams annuels sont octroyés pour les nouveaux équipements», a-t-il déclaré, faisant savoir que «92% des hôpitaux disposent de tous les matériels nécessaires».
Sur le volet des salaires, Anas Doukkali a fait savoir que ce point sera abordé dans le cadre du dialogue social entre gouvernement et syndicats. Mais il a reconnu que le système de santé n’est pas épargné par certains problèmes, dont la gouvernance, promettant la réforme «qui ne négligera pas la situation des médecins et qui les incitera à travailler dans les hôpitaux publics».
Pour le ministre, «le salaire dérisoire d’un médecin débutant n’est plus acceptable», insistant sur la nécessité d’une réforme structurelle du secteur de la santé. Pour rappel, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a annoncé la semaine dernière une quatrième vague de démissions collectives, concernant 305 médecins de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Une mesure destinée, selon ce syndicat, à mettre la pression sur le ministère pour répondre favorablement aux revendications.