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Grand Angle

Maroc : En 30 ans, les succès du programme national de vaccination

Le royaume a notamment été le premier pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale (EMRO) à avoir été certifié en 2002 pour l’élimination du tétanos néonatal.

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Photo d'illustration. / DR
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«Le Maroc a fait des efforts considérables en termes de vaccination de la population par l’installation de programmes nationaux et avec des exigences répondant aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.» En cette Semaine nationale de vaccination, qui débute ce lundi 22 avril jusqu’au 28 avril, tel est le constat que formule auprès de notre rédaction Dr Mohamed Benazzouz, biologiste médical à Casablanca.

Lancé en 1987, le Programme national d’immunisation (PNI) avait pour objectif général de «contribuer à la réduction de la mortalité et de la morbidité néonatales et infanto juvéniles», indiquait le ministère de la Santé en 2013 dans une note sur les aspects pratiques de la vaccination. Parmi ses objectifs spécifiques figuraient entre autres ceux d’«atteindre et de maintenir une couverture vaccinale supérieure ou égale à 95% par milieu (urbain et rural) et par niveau (national, régional, délégation, circonscription sanitaire et secteur) ; d’obtenir, avec les autres pays de la région EMRO (Méditerranée orientale, ndlr) de l’OMS, la certification de l’éradication de la poliomyélite vers 2015 ; de maintenir l’élimination du tétanos néonatal».

Aucun cas de poliomyélite et de diphtérie depuis une trentaine d’années

Plus de trente ans après son lancement, force est de reconnaître que le PNI a porté ses fruits : le Maroc n’a recensé aucun cas de poliomyélite depuis 1987, aucun cas de diphtérie depuis 1991, et est parvenu à éliminer le tétanos néonatal en 2002. Le PNI a permis de réduire de 85% les cas de méningites dues au Haemophilus influenza type B, une bactérie à l’origine de méningites et d’infections respiratoires aiguës, principalement chez l’enfant, qui «laisse fréquemment des séquelles neurologiques sévères, même lorsque les antibiotiques ont été administrés rapidement», selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Maroc a également été le premier pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale (EMRO) à avoir été certifié en 2002 pour l’élimination du tétanos néonatal, et il est en phase de pré-élimination de la rougeole, rappelle la MAP. Enfin, la vaccination a permis d’atteindre, en moyenne, un taux de couverture de 95%, alors que certains vaccins arrivent à une couverture de 99%, avait déclaré en février 2018 le ministre de la Santé Anas Doukkali.

«Sur le front des contrôles, le Maroc a instauré des plannings sur les carnets de santé obligatoires pour le suivi», précise Dr Mohamed Benazzouz. «En effet, l’objectif est de surveiller et d’évaluer l’impact des stratégies et des activités visant à réduire la morbidité et la mortalité des maladies à prévention vaccinale. La collecte, l’analyse et l’interprétation des données de surveillance sont essentielles à l’orientation des politiques et programmes de vaccination et à l’assurance de l’atteinte des objectifs de vaccination», préconise-t-il.

«Le PNI a été renforcé dernièrement par les vaccins contre les infections respiratoires et les diarrhées car c’était la cause fréquente de morbi-mortalité chez les enfants. Les contrôles se font généralement par le suivi de l’incidence et la prévalence des maladies ciblées qui doivent être obligatoirement déclarées, comme la méningite par exemple. Globalement, le résultat de cette surveillance est très satisfaisant», conclut Dr Mohamed Benazzouz.

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