Menu

Grand Angle

Etat des lieux de la deuxième rencontre des Marocaines du Monde

La deuxième rencontre des « Marocaines d’ici et d’ailleurs » s’est ouverte le vendredi 18 décembre au Ryad Mogador Agdal de Marrakech. Le thème retenu cette année est la « féminisation de la migration : dynamiques internationales et spécificités marocaines ». Face à la volonté du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), de faire de la manifestation un rendez-vous régulier, nous avons rencontré Driss El Yazami, président du CCME, à Marrakech. Il nous a parlé de la précédente édition et des objectifs visés pour cette année. Il a également abordé le sujet – sortie du tabou – de la présence des Marocaines dans la prostitution dans les pays du Golfe.
Publié
DR
Temps de lecture: 2'
L’année dernière, près de 400 femmes marocaines de plus de 20 pays différents se sont réunies. Cela s'était soldé sur le constat que ceux ne sont pas seulement les hommes qui quittent le pays, mais de plus en plus de femmes immigrent. Près d’un Marocain sur deux établie à l'étranger est une femme. La rencontre a permis de faire prendre conscience de cette mutation de la migration marocaine. Pour rappel, la première édition s’est tenue dans cette même ville de Marrakech sous le theme, « Mutations, défis et trajectoires ». Pour cette deuxième édition des « Marocaines d’ici et d’ailleurs », les organisateurs ont misé sur l’innovation. Il s’agira surtout de comparer la migration féminine marocaine à celle d’autres pays d’un côté, et de créer un espace de partages et de partenariats.





L’existence des Marocaines dans les réseaux de prostitution du Moyen-Orient est une réalité. Cependant, il ne faut pas toutes les stigmatiser car les migrantes marocaines ont d’autres activités (universitaires, monde des affaires…) dans cette région du monde. L’Etat est décidé par ailleurs à combattre ce phénomène et un comité composé d’équipes de plusieurs ministères est à pied d’œuvre depuis plus d’un an.





Pour Hana Jaber, une anthropologue au Collège de France, qui a développé la question des « migrantes au Moyen-Orient », la « migration féminine résout des problèmes, mais elle en pose également ». Intervenant sur la question des systèmes d’assistance juridique et de soutien initié par le gouvernement marocain comme une solution au problème de la prostitution, elle dira qu’il n’y a pas de mécanisme propre en soi. Ce système peut être plus ou moins bon, à condition de connaitre réellement l’ampleur du phénomène. Or, ce dernier est extrêmement compliqué, en ce sens que plusieurs acteurs y interviennent : agences de recrutement, intermédiaires, migrantes…

Certains pays comme les Philippines, ont trouvé une stratégie (promotion de la main d’œuvre nationale à l’étranger) pour éradiquer les maux dont souffrent leurs expatriés. A la question de savoir, si le « modèle philippin » est applicable par le Maroc, comme une solution complémentaire de lutte contre la prostitution, Hana Jaber, répondra qu’elle ne souhaite pas que le Royaume essaye une telle chose. Et pour cause, les associations de la société civile philippine contestent les résultats de cette stratégie. Elles se sont justifiées par l’absence d’accompagnement des immigrés (ayant trouvés du travail à l’étranger grâce à ces programmes de promotion) à leur retour dans le pays d’origine pour éviter un dépaysement. « Il faudrait au contraire penser à des solutions qui doivent être pensées à la base », conclut-t-elle.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com