L’existence des Marocaines dans les réseaux de prostitution du Moyen-Orient est une réalité. Cependant, il ne faut pas toutes les stigmatiser car les migrantes marocaines ont d’autres activités (universitaires, monde des affaires…) dans cette région du monde. L’Etat est décidé par ailleurs à combattre ce phénomène et un comité composé d’équipes de plusieurs ministères est à pied d’œuvre depuis plus d’un an.
Pour Hana Jaber, une anthropologue au Collège de France, qui a développé la question des « migrantes au Moyen-Orient », la « migration féminine résout des problèmes, mais elle en pose également ». Intervenant sur la question des systèmes d’assistance juridique et de soutien initié par le gouvernement marocain comme une solution au problème de la prostitution, elle dira qu’il n’y a pas de mécanisme propre en soi. Ce système peut être plus ou moins bon, à condition de connaitre réellement l’ampleur du phénomène. Or, ce dernier est extrêmement compliqué, en ce sens que plusieurs acteurs y interviennent : agences de recrutement, intermédiaires, migrantes…
Certains pays comme les Philippines, ont trouvé une stratégie (promotion de la main d’œuvre nationale à l’étranger) pour éradiquer les maux dont souffrent leurs expatriés. A la question de savoir, si le « modèle philippin » est applicable par le Maroc, comme une solution complémentaire de lutte contre la prostitution, Hana Jaber, répondra qu’elle ne souhaite pas que le Royaume essaye une telle chose. Et pour cause, les associations de la société civile philippine contestent les résultats de cette stratégie. Elles se sont justifiées par l’absence d’accompagnement des immigrés (ayant trouvés du travail à l’étranger grâce à ces programmes de promotion) à leur retour dans le pays d’origine pour éviter un dépaysement. « Il faudrait au contraire penser à des solutions qui doivent être pensées à la base », conclut-t-elle.