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Grand Angle

Santé : 21% de cas d’asthme infantile à Casablanca à cause de la pollution automobile

Dans une étude rendue publique mercredi, une équipe de chercheurs s’est penchée sur le lien entre les cas d’asthme infantile et la pollution causée par le dioxyde d'azote (NO2), émis principalement dans l'air à cause de la combustion de carburant. Ainsi, le document prédit 290 cas d’asthme dus à cette pollution pour 100 000 enfants à Casablanca.

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Image d'illustration. / DR
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Au cours des dix dernières années, des études et des déclarations d’organismes internationaux sur le lien entre la pollution de l’air ambiant et la santé humaine ont suscité un appel à l’action. Pour la première fois, une équipe de chercheurs a tenté d’évaluer le nombre de cas d’asthme imputables au dioxyde d’azote (NO2), émis principalement dans l’air à cause de la combustion de carburant. Il est en effet le principal marqueur de la pollution automobile.

Ainsi, la chercheuse Pattanun Achakulwisut et ses collègues proposent une approche novatrice pour relever ce défi, dans l’étude publiée mercredi 10 avril dans la revue «The Lancet Planetary Health». Ses «chiffres sont impressionnants : chaque année, la pollution de l’air générée par les véhicules automobiles est à l’origine de quatre millions de nouveaux cas d’enfants asthmatiques à travers le monde, soit 13% des cas d’asthme infantile diagnostiqués ; 90% d’entre eux surviennent dans des grandes agglomérations», rapporte Le Monde.

160 cas d’asthme liés à la pollution automobile pour 100 000 individus

Pour réaliser ces estimations, l’équipe de l’université George Washington a croisé les données sur les incidences de l’asthme en 2015 dans 194 pays avec les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) relevées entre 2010 et 2012 dans ces mêmes pays, ainsi que dans 125 villes.

L’étude révèle que 92% de ces cas d’asthme liés à la pollution automobile interviennent dans des zones où les concentrations de NO2 ne dépassent pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (40 microgrammes par mètre cube en moyenne annuelle). 

Ainsi, avec une population âgée de 1 à 18 ans estimée à 210 millions de personnes, la région «Afrique du Nord et Moyen Orient» enregistre annuellement 110 cas d’asthme dû à l’exposition au NO2 pour 1 000 individus, souligne la revue scientifique.

Quant au cas du Maroc, le document précise qu’avec une population âgée de moins de 18 ans estimée à 1,10 million d’individus, 160 nouveaux cas d’asthme lié à la pollution automobile, pour 100 000 individus, seraient enregistrés annuellement.

21% de cas d’asthme à Casablanca à cause de la pollution automobile

Avec cette somme nationale de l’incidence de l’asthme pédiatrique attribuable à NO2, le pourcentage d’incidence totale attribuable au NO2 s’élèverait à 11%. Le document prévoit aussi un pourcentage d’incidence attribuable au NO2 survenue dans les centres urbains estimé à 62%.

L’étude s’intéresse aussi aux grandes agglomérations des 125 pays. Ainsi, avec une somme urbaine de l’incidence de l’asthme pédiatrique attribuable au NO2 de 290 cas pour 100 000 enfants, Casablanca présenterait un pourcentage de l’incidence attribuable au NO2 de 21%. Elle arrive au même niveau que plusieurs villes du monde, comme Bangkok, le Caire, Manille ou encore Barcelone.

La capitale économique reste en déca de Paris, où 33% de cas d’asthme seraient d’origine automobile, New York (32 %) et Londres (29 %). Mais elle devance Alger, la capitale algérienne, où 15% seulement des cas d’asthme seraient dus à l’automobile.

Le pays le plus touché reste la Corée du Sud, avec 31% des cas d’asthme imputables au trafic routier. Avec un taux de 30%, suit un trio constitué par des pays du Golfe : le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unis. Avec 48% des cas, Shanghai domine le classement des villes. Huit des dix villes les plus touchées sont en Chine, tandis que Moscou et Séoul complètent le top 10.

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