Aux journalistes du quotidien français le Parisien venus recueillir ses impressions par rapport aux résultats des scrutins législatifs en Tunisie et au Maroc, Jeannette Bougrab a répondu qu’elle ne «soutiendrait jamais un parti islamiste… Jamais». La ministre UMP s’est démarquée de la position officielle de la France, laquelle a félicité les dirigeants d’Ennahda en Tunisie et du PJD au Maroc. Jeannette Bougrab affiche ainsi clairement son opposition aux nouveaux gouvernements «islamistes».
La ministre a précisé qu’elle réagissait en tant que citoyenne et femme française d’origine arabe. Née en France d'un père ouvrier et harki, Jeannette Bougrab âgée de 38 ans a mené une brillante carrière de juriste avant de s’engager en politique à l'UMP sous la présidence d'Alain Juppé. Décrite dans les médias comme proche de celui-ci, c’est en 2010 qu’elle est nommée secrétaire d'État à la Jeunesse et à la vie associative. Elle est rappelée à l’ordre en Janvier 2011, par le Premier ministre François Fillon après avoir tenu des propos selon lesquels Hosni Moubarak, ancien président devait quitter le pouvoir en Egypte.
Islam ou rien… Charia ou pas Charia
Pour cette ancienne présidente de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE), la notion même d'islamisme modéré est à rejeter. D’après son point de vue rapporté par les journalistes du Parisien, «une société régie par la charia, la loi canonique coranique implique nécessairement une restriction des droits et libertés». «Toutes les interprétations théologiques, littérales ou fondamentales peuvent être faites», il n’empêche que le droit fondé sur la charia est nécessairement une restriction des libertés, notamment de la liberté de conscience».
La ministre se revendique de droite et se dit partisane du Gaullisme social. Elle est en outre favorable au mariage homosexuel et voit dans l’apostasie interdite en Islam de même que le voile des restrictions certaines des droits et libertés fondamentales pour une démocratie qui se respecte. Charia et état de droit sont-ils incompatibles ? Jeannette Bougrab répond par l’affirmative.