L’ancien ministre algérien de la Justice n’a pas été arrêté à la frontière avec le Maroc. Tayeb Louh se trouve encore en Algérie et en état de liberté. En témoigne sa présence, hier soir au siège du Front de libération national (FLN), pour prendre part à la réunion de la direction du parti. Sa participation a été révélée d’abord par la chaîne El Hayat TV avant que l’information ne fasse, ensuite, le tour des autres rédactions.
D’ailleurs, une vidéo le montre descendant de sa voiture devant le siège central du FLN. Entouré par de nombreux journalistes, «Louh n’a fait aucune déclaration», rapporte le média TSA.
Samedi, c’est le quotidien Le Temps de l’Algérie, une propriété d’Ali Haddad, ancien président du Forum des chefs d’entreprises incarcéré depuis son arrestation à la frontière avec la Tunisie, qui a annoncé la supposée interpellation de Louh en possession d’une grande somme de devises.
L’ancien ministre de la Justice a dirigé ce département régalien du 11 septembre 2013 au 31 mars 2019. Louh n’est guère apprécié par la rue algérienne. Et pour cause, les manifestants ne lui pardonnent pas d’avoir ordonné, le 11 mars, aux magistrats ayant soutenu le Hirak algérien de «se conformer à l’obligation de réserve». Il est également accusé par le mouvement de protestation, au même titre que le nouveau chef du gouvernement alors qu’il était à la tête de l’Intérieur, d’avoir contribué à la falsification des scrutins et ce, depuis sa nomination en tant que ministre de la Justice.