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Grand Angle  

Sahara : Le Polisario exprime sa déception suite à la première table ronde

Alors que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Köhler tiendra cette semaine une deuxième table ronde sur le différend, le Front Polisario est revenu sur les conclusions de la première. M’Hamed Khaddad, son coordinateur avec la MINURSO affirme que le premier rendez-vous n’a pas «évoqué les questions primordiales».

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M'Hamed Khaddad, coordinateur du Front Polisario avec la MINURSO. / Ph. DR
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Le coordinateur du Front Polisario avec la MINURSO, M’Hamed Khaddad était dimanche l’invité de la chaîne BBC News Arabi dans le cadre de l’émission «Bila Qouyoud» (Sans restrictions). Il devait ainsi se prononcer sur la position de son mouvement à la veille de la deuxième table ronde prévue cette semaine près de Genève.

«Le plan de l’ONU pour régler le différend du Sahara occidental est la mise en place d’un référendum d’autodétermination, bien que les Nations unies n’ont pas pu organisé cette opération à cause du Maroc», débute-t-il son réquisitoire, accusant le Maroc de «refuser le plan» de l’ONU.

Mais à la question de la journaliste sur l’absence de l’expression «référendum» du communiqué final de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Horst Köhler, à l’issue de la première table ronde tenue à Genève en décembre 2018, M’Hamed Khaddad se fond dans l’interprétation. «L’autodétermination est en elle-même le fait de donner l’occasion au peuple concerné de décider quant à son avenir et de choisir entre plusieurs choix», se justifie-t-il, estimant que la réduction du mandat de la MINURSO d’un an à six mois est «positif pour le Polisario». Car, «la décision accélère la recherche d’une solution politique juste et durable pour le différend», ajoute-t-il avant de préciser que, pour le Polisario, «le cessez-le-feu est un premier pas vers l’autodétermination du peuple sahraoui».

Mais le coordinateur du Polisario avec la MINURSO ne cache pas la déception du Front quant aux résultats de la première table ronde tenue en décembre à Genève, sous les auspices de l’ONU. «La table ronde n’a pas évoqué les questions primordiales», lâche-t-il avant de se rattraper, rappelant ainsi que «ce n’était qu’un début».

Khaddad exprime plusieurs contrevérités

Brandissant le vieil avis de la Cour internationale de justice ou encore ceux de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour esquiver les questions de la journaliste, Khaddad finit par reconnaitre que l’Union européenne «a contourné la décision de sa cour de justice».

Il balaye aussi d’un revers de main toutes les menaces du Polisario quant aux événements organisés au Sahara, dont le Rallye Africa Race, évoquant de «fausses informations». Mais il ne manque pas lui-même de faire de la désinformation, affirmant même que son mouvement «contrôle plus de 30% du Sahara occidental», que le Polisario «ne menace pas de reprendre les armes» et qu’il veut «la paix».

M’Hamed Khaddad dit aussi que «le Maroc est désormais obligé de négocier» avec son mouvement, liant cela au retour du Maroc à l’UA. Non sans rougir, il précise, sur ce point, que le Polisario est «parmi les fondateurs de l’Union africaine» et que «85 Etats reconnaissent la RASD» dans le monde, à peine une trentaine en réalité.

Le parrain algérien

Il finit par répondre à la question du soutien de l’Algérie et la crise que le voisin de l’Est connait actuellement. «Ce n’est pas un secret : Nous avons le soutien politique et financier de l’Algérie, de l’Afrique du sud et autres pays», lance-t-il. Pour lui, «il n’y a aucune hésitation quant à la position initiale algérienne», même en cas d’un changement du régime.

Le coordinateur du Polisario avec la MINURSO ne parviendra pas, toutefois, à convaincre quant à la question sur l’absence d’une ambassade de son mouvement en Mauritanie, en dépit des relations qui lient les deux parties. «C’est une décision souveraine et peut-être que nous n’avons pas demandé», tente-t-il un instant pour ensuite se reprendre en affirmant que c’est le Front qui n’«a pas demandé aux Mauritaniens l’ouverture d’une ambassade».

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