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Grand Angle

Le Maroc et l’Espagne veulent opérer un retour des mineurs marocains dans leur pays

L’Espagne et le Maroc seraient être disposés à rapatrier les mineurs marocains en errance et qui se trouvent dans le royaume ibérique. Entre la réactivation d’un accord controversé et le manque d’action sur le terrain, signalé par les associatifs, la tâche reste ardue.

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Photo d'illustration. / Ph.DR
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Le Maroc et l’Espagne formeront un groupe de travail pour se pencher les actions à entreprendre vis-à-vis des mineurs marocains non accompagnés se trouvent dans le pays ibérique, rapporte l’agence de presse espagnole Europa Press.

Le groupe s’est déjà réuni le 26 février, à la demande de l’ambassade du Maroc en Espagne. A cette rencontre ont pris part l’ambassadrice, Karima Benyaich, le consul marocain, Amine Chaoudri ainsi que le directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali.

Cette réunion fait suite à multiples autres qui ont lieu depuis novembre 2018, lors de la visite en Espagne du ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, précise Europa Press. La dernière en date a porté sur la situation des mineurs marocains dans la capitale espagnole.

Les officiels marocains se sont réunis avec des représentants espagnols, dont Elena Garzon, directrice générale des relations internationales du ministère espagnol de l’Intérieur et Alberto San Juan, directeur général de la famille et du mineur de la communauté de Madrid, précise pour sa part le quotidien El Pais.

«Rapatrier ceux qui ne se sont pas adaptés»

Des sources au sein du ministère espagnol confient au quotidien que «des projets sont en cours avec le Maroc pour rapatrier les mineurs qui ne se sont pas adaptés en Espagne». Et d’ajouter que cette réunion était «un premier pas à la suite duquel il est convenu de créer un groupe de travail pour assurer le suivi».

Sans avancer les détails, la même source confirme que les discussions ont porté sur la communauté autonome de Madrid, mais que les prochaines actions se feront aussi avec les autres villes et régions espagnoles.

La Catalogne fait partie de celles qui accueille le plus grand nombre de mineurs isolés, aux côtes de l’Andalousie. Contacté par Yabiladi, Mohamed Alami, président de l’Associations des amis du peuple marocain nous confie qu’il y a «réellement une urgence».

L’associatif affirme que «les rapatriements peuvent avoir lieu, si bien sûr toutes les garanties légales sont prises en considération». En effet, ceci est prévu dans l’accord sur la «coopération dans le domaine de la prévention de l’émigration illégale des mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté», signé en 2007 et en vigueur depuis 2012.

L’article 6 de ce texte prévoit également la création d’un comité de suivi de la situation des mineurs marocains. En plus d’assurer l’échange d’information entres les autorités des deux pays, le comité en question, qui doit se réunir deux fois par an, devrait rédiger un compte rendu de l’application de l’accord tous les six mois, peut-on lire dans ledit accord publié au Bulletin officiel espagnol.

Dans ce sens, l’associatif fustige le suivi qui effectué depuis. Il estime que «la première des choses à faire par le gouvernement marocain est d’envoyer des diplomates compétents». Le président Mohamed Alami affirme que «l’ambassade est aux abonnés absents depuis des années». Et de s’interroger : «Où est l’ambassadrice, les diplomates, les agents consulaires et gouvernementaux ? Moi je ne les vois nulle part, encore moins sur le terrain.» Contactée par nos soins, l’ambassade du Maroc en Espagne n’a pas répondu à nos sollicitations.

Sollicitée à maintes reprises par l’Andalousie et par Melilla, qui se disent dépassées par ces arrivées, la réactivation de cet accord créée la polémique. Bien que les autorités considèrent que cette démarche serait accomplie dans l’intérêt supérieur de l’enfant si une protection appropriée est disponible, les ONG espagnoles contestent ces affirmations. Elles estiment que l’accord est peu conforme au droit international, notamment par le fait que ces mineurs soient souvent traités comme des adultes (incarcération, documents authetifiés mais refusés, examens osseux défaillants...).

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