«Omar m’a tuer». Cette phrase de sang aura été fatale pour l’innocence d’un jardinier marocain jusqu’ici sans histoire. Nous sommes le 23 juin 1991, à Mougins dans les Alpes-Maritimes (France). Les policiers découvrent, dans la villa de Ghislaine Marchal, le corps de la riche veuve gisant dans une mare de sang. A un mètre du sol, sur une porte blanche, la phrase devenue célèbre accusant Omar Raddad et écrite au passé en lettres de sang par la victime agonisante.
La ficelle est tellement grosse qu’on n’imagine pas voir le pauvre jardinier marocain condamné. Pourtant en 1994, il écopera de 18 ans de réclusion criminelle. Omar Raddad n’a eu de cesse de crier son innocence, même à sa sortie de prison après une grâce partielle décidée par le président Chirac en 1996. C’est que cette affaire de meurtre a ému tant en France qu’au Maroc. Si l’opinion publique est convaincue de son innocence, la justice française n’a toujours pas réouvert l’affaire, malgré les nouveaux éléments. Deux traces d’ADN de deux individus masculins auraient en effet été retrouvées ; les expertises prouvant qu’elles n’appartiennent pas au jardinier.
L’avocate actuelle du Marocain, Me Noachovitch, appuyée par l’association Dynamic Maroc, réclame une réouverture du dossier pour prendre en compte les nouveaux éléments de preuves. Nous accueillons justement Najwa El Haité, porte-parole de l’association qui a mobilisé ses membres cette semaine devant le Palais de justice de Nice.