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Grand Angle

Algérie : Face à la rue, Bouteflika renonce à briguer un cinquième mandat

Vingt-quatre heures après son retour d’un séjour médical en Suisse, Abdelaziz Bouteflika annonce son retrait de la course des élections présidentielles.

Publié
Ahmed Gaïd Salah avec Abdelaziz Bouteflika / Archive - DR
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En Algérie, les élections présidentielles du 18 avril n’auront pas lieu. Abdelaziz Bouteflika propose, dans une lettre adressée ce soir aux Algériens, le report du scrutin à une date ultérieure.

Sous la pression de la rue, le chef de l’Etat a fini par renoncer à briguer un cinquième mandat. «Il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux», a écrit celui qui avait pourtant candidaté pour un 5ème mandat.

Abdelaziz Bouteflika restera-t-il au pouvoir au-delà du 18 avril ? Le texte présidentiel a évité de s’attarder sur cette question délicate, proposant la mise en place d’une «conférence nationale inclusive et indépendante (qui) sera une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l’élaboration et l’adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-nation», a promis le président.

Vers le scénario égyptien de 2011 ?

Le chef de l’Etat algérien demande à la Conférence «d’organiser librement ses travaux, sous la direction d’une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée». Seule échéance a être dévoilée : «La conférence doit s’efforcer de compléter son mandat avant la fin de l’année 2019.»

L’alliance entre l’armée et le clan Bouteflika semble montrer ses premières défaillances. Après avoir fustigé les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’Etat-Major, a adressé, hier, une lettre exhaltant l’amour entre le peuple algérien et l’armée. Cette volte-face n’est pas sans rappeler le scénario égyptien de 2011. Les manifestations de la rue avaient contraint l’armée a lâcher Housni Moubarek pour préserver sa mainmise sur le pouvoir.

Le retrait de Bouteflika de la course présidentielle laisse manifestement du temps à l’armée pour chercher un successeur qui soit accepté par l’ensemble de la classe politique et surtout la jeunesse.

Ces annonces ont déjà fait une victime collatérale. Ahmed Ouyahia a été démis de ses fonctions à la tête du gouvernement. Le Kabyle a été remplacé par Noureddine Bedoui, qui occupait le ministère de l’Intérieur. Ratmane Lamamra a été également promu vice-Premier ministre ; une première en Algérie. Une récompense pour ses efforts entrepris durant les dernières semaines en vue de convaincre l’Union européenne et les Etats-Unis de modérer leurs positions sur le «Hirak» algérien.                                                                                                      

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