Pour Sion Assidon, assimiler l’antisionisme à un acte de racisme est «grave»

Le militant marocain Sion Assidon dit «ne pas comprendre» la récente proposition du président français Emmanuel Macron d’élargir la définition juridique de l’antisémitisme à l’antisionisme, indique l’agence France-Presse (AFP), avec laquelle il s’est entretenu.

«L’antisionisme est une prise de position politique et si se déclarer antisioniste est assimilé à un acte de racisme c’est grave», souligne celui qui se définit comme un «Marocain arabe berbère issu de la communauté juive». Et d’ajouter : «Il ne faut pas confondre sionisme et judaïsme : le gouvernement israélien prétend représenter les juifs du monde entier, mais c’est faux.»

Jeudi 28 février, le journal Libération a publié une tribune dans laquelle les 400 signataires estiment que l’antisionisme est une pensée légitime contre la logique colonisatrice pratiquée par Israël.

«L’ignominie des actes antisémites qui se multiplient ravive le traumatisme et l’effroi de la violence inouïe dont leurs parents ont eu à souffrir de la part d’un Etat français et d’une société française qui ont largement collaboré avec leurs bourreaux. Nous attendons donc de vous que vous déployiez d’importants moyens d’éducation, et que les auteurs de ces actes soient sévèrement punis», écrivent-ils notamment. «Mais nous ne voulons certainement pas que vous livriez les juifs de France et leur mémoire à l’extrême droite israélienne, comme vous le faites en affichant ostensiblement votre proximité avec le sinistre ''Bibi'' et ses amis français», s’indignent-ils encore.

Parmi les signataires figurent plusieurs personnalités marocaines, dont l’écrivain Abdellatif Laâbi, la militante Michèle Sibony et la cinéaste Simone Bitton, toutes deux natives de Rabat, et le sociologue Mehdi Alioua.