Elle, c’est Hinda El Garrab, une Marocaine âgée de 37 ans, experte comptable et spécialiste de la communication et des relations publiques. Lui, c’est Saad Fayad, Britannique de naissance, d’origine libanaise mais avant tout Marocain d’adoption. Leur histoire a commencé en 2015 lorsqu’ils se rencontrent à Casablanca. Après un mariage en 2017, ces deux amoureux du royaume partent s’installer au Liban, pays d’origine de Saad. Mais ils n’iront pas les mains vides : en s’installant dans le pays du Cèdre, Hinda et Saad emporteront avec eux un projet «100% marocain» qui séduit déjà à Beyrouth.
Née en 1982 à Safi, Hinda El Garrab est issue d’une famille d’origine mesfiouie ayant émigré à Casablanca. Après des études dans la ville blanche, elle immigre à Paris pour un DUT en gestion puis une maîtrise des sciences et techniques comptables et financières (MSTCF) à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. «C’est l’équivalent d’une expertise comptable en format universitaire», nous explique-t-elle.
Diplômée en 2004, elle travaille un an à Paris dans un cabinet anglais d’audit dans le XVIe arrondissement avant de rentrer au Maroc. Dans son pays d’origine, Hinda El Garrab continue dans l’audit avant de s’orienter vers la communication, l’événementiel et les relations publiques. Jusqu’en 2015, elle transite par plusieurs agences de communication et entreprises de renom.
Saad est, pour sa part, né en 1976 à Londres. Libanais de nationalité, il est avant tout Marocain d’adoption puisqu’il a passé près de 30 ans de sa vie dans le royaume. «Il parle darija mieux que moi», nous confie Hinda, amusée. Son mari a vu le jour à Londres au sein d’une famille libanaise amoureuse des voyages et du business. Il passe ainsi ses huit premières années au Liban puis revient avec sa famille Europe.
Deux amoureux du Maroc
Son amour pour le Maroc commence dès l’âge de 10 ans, en 1986. Venu s’installer avec sa famille, il passe alors 10 ans au royaume pour ses études secondaires au lycée Lyautey avant de décrocher son baccalauréat. De retour au Liban, le mari de Hinda décroche sa maîtrise en sciences politiques à la prestigieuse Université Saint Joseph de Beyrouth. Mais il est vite de retour au Maroc une deuxième fois en 2001 pour reprendre la gestion des affaires familiales.
En 2015, le couple se croise et se marie deux ans plus tard, à Casablanca. Hinda et Saad décident alors de revenir au Liban.
«Le souhait de mon mari a toujours été de retourner au Liban. Nous avons donc décidé de nous installer ici et de ramener ce projet 100% marocain.»
Saad prend le relai pour nous parler de leur projet. «Aujourd’hui, le marché libanais est mature en termes de consommation. J’ai voulu travailler dans l’alimentation et tout ce qui est gastronomie et restauration et je me suis dit : ma femme est Marocaine, moi je suis Marocain d’adoption avec près de 30 ans passés dans le royaume, il faut donc ramener quelque chose avec nous au Liban», se rappelle-t-il.
Et ce souvenir emporté au Liban n’est autre que les délicieux gâteaux aux saveurs du royaume, qui restent «raffinés et healthy par rapport aux autres gâteaux».
La conquête de la restauration marocaine pour bientôt
Saad et Hinda se lancent alors dans la pâtisserie marocaine, en commençant avec les gâteaux sucrés. En mai 2018, la production est alors lancée avec des ventes via leurs canaux de connaissance et en ligne. Le couple s’allie à l’ambassade du Maroc à Beyrouth en lui fournissant des produits lors de plusieurs événements, avec la Royal Air Maroc ainsi que la communauté marocaine établie au Liban. La qualité des produits et le professionnalisme de Hinda et Saad font vite écho, et séduisent ensuite les Libanais qui connaissent déjà le Maroc et les gâteaux marocains.
La clientèle, de plus en plus nombreuse, leur suggère alors de mettre en place une boutique physique. Chose faite depuis maintenant deux mois et demi. Baptisée Tanjia, la boutique grandit au fil des jours. «Nous venons de rajouter un petit salon de thé et nous comptons lancer la gastronomie marocaine, c’est-à-dire tout ce qui est tajine et couscous, donc tout un service de traiteur avec la cuisine marocaine», nous confie, fièrement, le Marocain d’adoption.
«Nous aimons tellement ce que nous faisons que les gens sont séduits. Ils aiment, goûtent et découvrent. C’est nouveau pour eux. Dès la deuxième ou la troisième bouchée, ils commencent à apprécier et à revenir pour en racheter.»
Hinda et Saad ambitionnent, dans le futur, de se lancer également dans la restauration marocaine. «Cela dépendra aussi du sondage que nous comptons faire sur le marché», enchaîne notre interlocuteur. Mais le couple est déjà ravi du retour ses clients. «C’est un produit qui représente la culture marocaine. Nous sommes contents et fiers de représenter le Maroc au Liban et se considérer comme ambassadeurs de l’art culinaire du Maroc», concluent-ils.