Entre 2002 et 2017, la radio française Europe 1 a fiché plus de 500 000 auditeurs qui appelaient pour intervenir à l’antenne lors des émissions, en fonction de leur origine ethnique, leur orientation sexuelle, leur caractère ou encore leur santé, indique Libération. A l’origine de cette révélation, le site d’investigation Mediapart, qui a consulté un rapport de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) rédigé en 2017 mais resté confidentiel.
«Accent juif tunisien, insistant et désagréable», «accent du Maghreb, pas toujours claire, bavarde, a besoin de parler de son cancer», «plus alcoolique mes fesses !», «gros con», «voix de vieille pédale»… La CNIL a dénoncé des propos «non adéquats et insultants», de surcroît illégaux, les téléopérateurs mentionnant parfois l’orientation sexuelle ou l’origine ethnique des auditeurs. La CNIL a par ailleurs adressé un avertissement à l’entreprise en 2017.
«Ni la direction de la radio, ni les standardistes n’avaient connaissance de la conservation des données. La conservation des données sur une longue période provient d’une erreur technique», a réagi la secrétaire générale d’Europe 1, Anne Fauconnier auprès de Mediapart. Laurent Guimier, directeur d’Europe 1 arrivé après la découverte des faits par la CNIL, assure que des mesures ont été prises. «La direction avait corrigé ces dérives inadmissibles. C’est dans le respect de nos auditeurs que nous dessinons chaque jour l’avenir d’Europe 1», a-t-il écrit sur Twitter.
.@Mediapart révèle un rapport de la @CNIL mettant au jour, en 2017, des pratiques honteuses de fichage des auditeurs d’@europe1. La direction avait alors corrigé ces dérives inadmissibles. C’est dans le respect de nos auditeurs que nous dessinons chaque jour l’avenir d'@europe1.
— Laurent Guimier (@laurentguimier) February 24, 2019