Maroc : Le syndicat agricole du PJD menace Aziz Akhannouch

Le torchon brûle à nouveau entre le PJD et le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Cette fois, c’est la Fédération nationale de l’agriculture, affiliée à l’UNTM (bras syndical du PJD) qui est montée au créneau pour dénoncer la gestion du secteur suivie par Aziz Akhannouch.

La FNA s’est plainte d’être «privée» par le ministre de son «droit de bénéficier des facilités» accordées à d’autres syndicats pour l’exercice de leurs activités, indique-t-elle dimanche dans un communiqué.

Et d’estimer que ces «entraves» sont «une violation de la loi» et contraires «aux orientations royales appelant à la coopération et rejetant la confrontation et la violence» et à la «fondation d’un véritable partenariat en lieu et place de l’exclusion et le monopole des opinions et des décisions.»

Un autre épisode de la guerre entre le PJD et Akhannouch

La FNA explique l’«hostilité» du ministre à son égard par son refus de «présenter des réponses se rapportant à une série de problèmes que connait le secteur». Elle fait allusion à son rapport du 16 novembre, et dans lequel les islamistes ont demandé à Aziz Akhannouch de «s’armer de courage» et «révéler la liste des bénéficiaires» du Fonds de développement agricole, mis en place depuis 1986 et destiné à accorder des aides publiques pour la promotion de l’investissement dans l’agriculture.

Le syndicat a également appelé à révéler «les noms des sociétés qui ont bénéficié et continuent de l’être des juteux contrats dépassant les milliards (en centimes)». La FNA a notamment pointé dans son rapport les «irrégularités» qui auraient émaillé le Programme national d'économie d'eau en irrigation (PNEEI).

Ce nouvel épisode de confrontation entre les deux parties s’inscrit désormais dans la longue série de clashs entre les composantes du PJD et le RNI d’Aziz Akhannouch.

Les empoignades sont multiples et souvent étalées sur la place publique, à l’image de l’échange très vif entre le ministre de l’Agriculture et des députés de la Lampe lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants du 28 janvier dernier. Un incident qui est loin d’être un cas isolé, d’autant que la Fédération nationale de l’agriculture menace le ministre de lancer de nouvelles actions de protestations.