Le plafonnement, prisé par le gouvernement pour faire face à la hausse des prix des carburants à la pompe mais désapprouvé par le Conseil de la concurrence, est toujours au cœur de l’actualité. Ce lundi, le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) s’est dit étonné de la volonté de remettre le gouvernement dans la fixation des prix. «On ne comprend toujours pas cette volonté», nous confie son président Adil Ziyadi.
«Nous maintenons notre position quant à cette mesure de plafonnement», affirme-t-il, évoquant le refus d’une telle mesure. «Nous nous sommes engagés dans un programme de libéralisation des prix des produits pétroliers et nous avons eu des engagements importants, avec des investissements réalisés, notamment dans le réseau des stations-services, des stocks stratégiques à constituer et beaucoup d’autres choses convenues avec le gouvernement», rappelle-t-il. «C’est suite à tout cela que la libéralisation a été mise en place.»
Pour Adil Ziyadi, les pétroliers sont «bien sûr avec le Conseil de la concurrence». «Revenir en arrière avec l’Etat qui refixe les prix à nouveau, ce n’est pas une décision judicieuse», affirme-t-il.
«Cela n’apporte rien économiquement parce qu’aujourd’hui, il n’y a pas de sujet en réalité. Le Maroc est le pays le moins cher du pourtour méditerranéen avec des prix corrélés à ceux internationaux alors que la grande partie de ces prix est fixe, les cours internationaux et la TIC représentant 90% du prix. C’est un débat qui a été politisé.»
Une réunion cette semaine pour trouver un compromis
Pour notre interlocuteur, «le gouvernement a le droit d’appliquer les règles qu’ils décident, même contre l’avis du Conseil de la concurrence». «Peut-être que Monsieur Lahcen Daoudi veut juste faire une annonce pour dire qu’il s’est réuni avec les sociétés et que tout le monde est d’accord pour le plafonnement mais cela ne sera jamais le cas. Ou peut-être qu’il veut nous expliquer comment il compte faire ce plafonnement, sa périodicité et son mécanisme», déclare-t-il. Une conclusion qui signifierait que l’ordre du jour de la rencontre prévue ce mardi entre le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance et les pétroliers n’aurait pas été communiqué à ces derniers.
La semaine dernière et contre toute attente, le Conseil de la concurrence a désapprouvé le plafonnement que l’exécutif veut mettre en place pour faire baisser les prix des carburants. Une mesure «discriminatoire» qui ne permettra pas de «préserver le pouvoir d’achat» des Marocains. «Agir uniquement sur les marges des distributeurs de gros et de détail ne va pas changer la réalité des prix», a conclu jeudi le Conseil de Driss Guerraoui.
De son côté, le ministre PJDiste a qualifié cet avis de sortie «politique et totalement inacceptable», promettant une réunion avec les pétroliers, cette semaine, pour «trouver un compromis et mettre fin à l’augmentation des prix des carburants, conformément aux promesses faites aux citoyens».